Bruno Marty; un chasseur d'images d'exception.
|
Observez la réflexion du T.E.R dans les eaux de la Dordogne.
Un sacré métier. Commençons par un pléonasme photographe est un métier au même titre qu'ingénieur du son, conducteur de pelle, clerc de notaire ou géomètre. On peut faire de la photo, même de très belles photos, sans être photographe, tout comme nos grands-mères faisaient de la bonne cuisine sans être cuisinières, mais force est de constater que la photographie est un art . Cet art requiert de la méthode et cela ne s'improvise pas. On cherche à éviter les ombres ou, parfois, à jouer avec elles, on recherche l'angle le plus pertinent, le sourire qui bonifie un personnage, une colère qui le rend bien sévère, une moue qu'il faut savoir saisir à la seconde où elle traduit un désappointement, une réunion de personnages insolites qui normalement s'évitent, une poignée de main historique et tant d'autres détails qui quelquefois, bien des décennies plus tard, seront des témoignages ponctuels d'histoire ou de petite histoire.
La nature et les formes insolites apportent, elles-aussi, leurs originalités. Une lune prise sous l'arche d'un pont, la tétée de jeunes chiots, l'envol d'une cigogne, le passage d'une péniche sur un pont canal, les gravures dans le ciel de traces de voltiges aériennes sont autant de scènes qu'il faut savoir saisir.
Une peupleraie à Alles-sur-Dordogne.
Témoin de la nature et de l'histoire. M. Jourdain, certes, faisait de la prose sans le savoir mais le photographe artistique lui sait ce qu'il fait et pour que ses images soient des œuvres d'art il faut qu'il exploite, juste au moment voulu, la scène qu'il veut mettre en valeur. Imaginez un photographe prenant une arrivée de course serrée au point d'avoir besoin de l'image pour établir le classement. On y verra bien sûr l'ordre d'arrivée mais aussi l'ultime souffrance des compétiteurs et, peut, être la joie du vainqueur ressortira de ce témoignage de même que la déconvenue du challenger défait.
La caméra, pour certains, a relégué l'image au second plan. C'est certainement inexact car l'image figée, quand elle est parfaitement prise, traduit plus encore le temps le plus fort d'une scène, d'une manifestation. Le peintre, lui, peut s'accorder quelques licences. Il n'est pas certain que les personnages que David a inclus dans la scène du sacre de Napoléon y aient tous été. Le photographe ne peut s'autoriser la moindre liberté avec la vérité. On peut, bien sûr, avec des montages falsifier l'histoire mais pas avec des photos authentiques.
Superbe. Le viaduc en courbe de Larzac.
Bruno Marty s'est calé sur 150 ans de patrimoine et de vie ferroviaire. Il a joué, mais non triché, avec la réverbération. Ses images sont quasiment, et encore cette nuance est de trop, des œuvres d'art. Dans ses montages graphiques il a valorisé la lumière d'automne. Il s'est servi des jeux des reflets. Il s'est plu à magnifier le grésil sur viaduc de Larzac et à mettre en avant le manoir de Pech Gaudou.
Pech Gaudou 424 ans après le passage d'un aspirant à la couronne de France .
Ses travaux sont longs et précis. Un bon photographe ne part pas au hasard. Il jongle avec la météo. Le repérage doit être minutieux et ne parlons pas de la préparation du cadrage et du plan.
Raunel et son ouvrage particulier.
Il lui a fallu un travail de quatre ans et parcourir 4
À Beynac pour surprendre un T.E.R avec une vue sur le château il a dû se glisser dans l'eau très fraîche de novembre avec pour témoins effarés les passagers d'une gabarre tardive.
Mauzens-Miremont, lieudit Fumel. De ce mégalithe on devrait être, théoriquement, à équidistance parfaite du pôle et de l'équateur.
Notons et soulignons que Bruno a opéré seul dans la nature pour le plus grand plaisir des yeux des découvreurs de son exposition.
Pierre Fabre.
Les photos © sont, naturellement, de Bruno Marty.
Bruno expose encore, pour quelques jours, dans sa galerie de la rue du Fort à Belvès.
A découvrir aussi
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 103 autres membres