Val de Nauze

C'est l'été... Que d'eau ! Que d'eau !

 

 


Et oui le solstice d'été est passé ce matin à 5 h 03' 57", il entraîne l'arrivée calendaire de l'été qui se terminera à l'équinoxe du 22 septembre à 20 h 44' 08". Il faut, cette année, avoir le calendrier à proximité de la main pour se rendre compte de cette naissance estivale !


 

Depuis que le monde est monde les catastrophes se succèdent et, chaque fois, nous interpellent mais, invariablement, l'émotion qui suit ne sait être que fugitive.

 

La destruction, je dirais même le sabotage autorisé, voire encouragé, par les décideurs qui déplorent que le massacre des derniers feuillus traîne pour favoriser leur remplacement par des conifères stérilisateurs de sols, l'indifférence que suscite l'abandon des ultimes régulateurs, tels que fossés ou haies, la multiplication des aéroports, des autoroutes, des pistes de ski, des golfs, des surfaces bétonnées n'occasionnent des réactions émotives qu'à chaud, quand on constate les dégâts réels. Au mieux, si elle s'est interrompue, le lendemain la course au sabotage reprend, les voyages de loisirs en avion continuent, les grosses cylindrées n'ont même pas su prendre une pause d'une seconde sur les routes et les conducteurs continuent de pester quand un cycliste ose, sur la route, contrarier leur désir d'affirmation de puissance sur leur domaine réservé. C'est quand même impensable que le législateur n'ait pas encore pris les dispositions pour interdire les bicyclettes.

 

 

Qui se rappelle de Vaison-la-Romaine, avec ses images apocalyptiques du 22 septembre 1992, qui se souvient de la fureur du Tarn et de l'Hérault de novembre  1999 qui emporta près de trente personnes. Ce n'était, somme toute, que la réédition de Vaison-la-Romaine qui vit, le 22 septembre 1992, 37 de ses habitants précipités dans l'au-delà.

 

Quand, en 1976, le Gers en furie emporta les ponts d'Auch on s'est, peut-être, bien interrogé sur le fait que des ouvrages millénaires aient pu être emportés mais bien peu ont pensé que la forêt primaire, jadis présente, avait, certainement, joué un rôle de sauvegarde des vaux de l'Armagnac.

 

Qui se souvient de la rupture du 2 décembre 1959 du barrage de Malpasset qui emporta 423 personnes !

 

Il faut être obnubilé par les forces de la nature pour se remémorer que le 3 avril 1930 le Tarn et ses adjacents ont provoqué un millier de noyades.

 

Qui veut bien mémoriser l'ire de la Seine de 1910 ! Quand elle se reproduira elle menacera bien pire encore notre civilisation robotique et informatique !

 

Les images douloureuses de cette fin de printemps, avec tout de même trois décès, n'ont rien de commun avec ces catastrophes séculaires et il y a fort à parier qu'il ne faudra pas un quinquennat pour les avoir effacées.

 

Ce qu'il faudrait retenir c'est que la Nature est capable d'exploits à tous moments et que les plus puissants de nos contemporains, du haut de leurs piédestaux, fussent-ils élyséens, ne sont rien. Un prédécesseur * de notre actuel "monarque"*, avec une forme d'impuissance élyséenne, sans doute d'effarement et, peut-être, d'humilité, lâcha "Que d'eau ! Que d'eau !".

 

En 1875 on ne pouvait cependant imputer la démesure de la Nature à la force nucléaire, la fission nucléaire ne fut décrite que le 17 décembre 1938,** ni aux capacités destructrices des tronçonneuses et pourtant elle était capable de faire des siennes. Faut-il l'assister pour qu'elle puisse aller plus loin encore dans ses frasques imprévisibles, irréductibles et insurmontables !

 

 

Comme toutes les vieilles badernes aigries et stupides je ne sais qu'émettre des ressassements !

 

 

 

 

P.F


 

 

* Mac Mahon (1808-1893)

Que d'eau ! Que d'eau ! 1875

La crue de la Garonne de 1875 est restée célèbre, non pas heureusement en raison des dégâts qu'elle provoqua, mais parce qu'elle donna au maréchal Mac-Mahon, alors président de la République, l'occasion de montrer qu'il conservait intact ce bonheur d'expression qui procurait de si rares jouissances à ses contemporains.

En effet, parvenu dans les environs de Toulouse et découvrant l'ampleur de l'inondation, il eut cette envolée magnifique: "Que d'eau ! Que d'eau !"

 

*Le phénomène de fission nucléaire induite est décrit le 17 décembre 1938 par deux chimistes du Kaiser-Wilhelm-Institut für Chemie de Berlin : Otto Hahn et son jeune assistant Fritz Strassmann. La physicienne autrichienne Lise Meitner, participe aussi à à cette découverte. Toutefois étant juive elle fuit l'Allemagne en juillet 1938 pour se réfugier en Suède. Bien qu'ayant continué à participer aux recherches par correspondance, elle n'est pas citée dans la publication[ 

 

 

 

 

 



21/06/2013
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