C'était il y a plus de 80 ans.
Cliquez sur les images.
La photo ci-dessus doit se situer vers 1932/34. La date n'est pas connue avec certitude. La chaussée n'est pas encore bitumée. D'après les témoignages des anciens la R.N 710 aurait été goudronné après 1932.
Il est certain qu'elle est postérieure à 1930 parce que c'est cette année là que la R.D n° 11 fut reclassée nationale; renommée R.N 710. Elle le resta jusqu'en 1973.
On peut remarquer que les poteaux sont installés mais les fils ne sont pas encore posés. Le courant électrique arriva entre 1934 et 1935. La cabine haute du transformateur électrique, qui était à l'intersection de la R.N 710 et du C.D 53, n'est pas encore bâtie. On peut supposer que l'indication gravée Faugère édit 9.33 peut vouloir dire septembre 1933. Faugère était, peut-être, le nom de l'épicier du village décédé vers 1960.
La référence de cette carte postale semble être dans la même amplitude. Le bâtiment photographié est, aujourd'hui, une partie de l'Auberge de la Nauze. C’était le multi-commerce du village, épicerie, mercerie, café, bureau de tabac, point régie, cantine scolaire et, plus tard, cabine téléphonique.
Il parait bien difficile de dater, avec précision, cette carte postale. Le timbre qui figure a été créé en 1907. Sa validité a duré quelques années. Il parait permis de situer cette image autour de 1910. Si l'on convertit 10 centimes de franc de 1910 on obtient 0, 39 € d'aujourd’hui.
Notons l'apparence presque bourgeoise du décor soigné et recherché du petit jardinet qui signait cette demeure atypique riche d'un encorbellement.
Les propriétaires de cette maison étaient les Bruyère. Pierre Bruyère naquit le 22 septembre 1858 au Fauroux, lieudit de Sagelat. Le registre d'état civil fait mention de son décès le 1er avril 1947. Marguerite, son épouse, vit le jour à Fongauffier, le 26 octobre 1865. Elle ne survécut à son époux que quelques heures. Elle décéda le 3 avril 1947, le registre d'état civil situe son décès à son domicile. Fut-elle terrassée par le chagrin ou est-ce un hasard, nous ne le saurons probablement jamais!
Les Bruyères n'avaient pas de descendance ni d'héritiers par lignage.
Le témoignage d'une jeune fille de l'époque, nous précise que leurs deux cercueils ont été réunis dans une demeure sagelacoise où, en attendant les obsèques, une chapelle ardente fut dressée.
Cette carte postale, d'une bonne qualité, nous rappelle l'importance des corps de métier dans les petits villages.
À Fongauffier on trouvait une filature, une meunerie et divers artisans, dont certains ont disparu comme le tailleur, une brodeuse, une couturière, une chapelière, un charron, un menuisier, un tonnelier, au moins un sabotier, un tisserand, un forgeron maréchal-ferrant, des petits commerces... toute une vie rustique, laborieuse et saine.
Les Fongauffiérains qui n'avaient ni eau courante, ni électricité et se chauffaient au "cantou" vivaient certainement à l'économie. Ceux d'aujourd'hui sont-ils vraiment plus heureux... vaste débat!
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Pour élaborer ce modeste papier j'ai du rassembler des souvenirs. Je dois un grand merci post-mortem à Adrien -dit Gorges- Estrade, à Edmond -dit Camille-Boussat et à mon frère Jean-Claude qui m'ont parlé des Bruyère. Je manquerais à tous mes devoirs si j'oubliais de citer le témoignage de Marcelle Jeannot-Bossenmeyer, doyenne des Fongauffiérains, qui m'a été précieux et celui de Jean-Pierre Mourier petit-fils du dernier charron. Ma camarade-cadette, Marie-Françoise Relhier-Bossavie, fidèle abonnée de ce blog, qui, de sa résidence, au coeur du vignoble de Pessac-Léognan, est au moins autant "nauzéenne" de coeur que ceux qui vivent à demeure dans notre val. Par sa contribution elle a suscité le déclic avec son envoi de photographies. C'est par ce maillage que le blog essaye de vous restituer des souvenirs qui nous plongent dans un passé, un rien nostalgique, tout à la fois, si proche et si lointain.
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