Ce fut la sixième et dernière balade de l'été 2013.
Nos sentes, nos chemins, nos routes de la ruralité profonde, nos bosquets, nos villages, nos lieudits, nos petites rivières, nos ruisseaux et nos rus sont tous des livres de la petite histoire de nos campagnes et des pièces inestimables s'invitant de ce sanctuaire unique qu'est |
Notre dernière balade estivale vaut bien un petit compte rendu pour donner quelques envies à d'autres de l'effectuer, par exemple, lors d'une belle journée automnale. On ne saurait que recommander de la concevoir sur une journée entière, avec un pique nique à mi parcours, pour ne pas passer en ignorant la kyrielle des lieudits traversés ou simplement à portée du regard.
Il est 7 h 30, ce calme lundi du 2 septembre, quand notre groupe se forme à
Nous quittons la côte 165 pour filer vers Monpazier en empruntant
Avant de pénétrer dans les vieux murs monpaziérois qui tutoient la côte 200 on jette sur la gauche un petit coup d'œil sur le château de Biron, demeure chargée d'histoire. Ce château fut, un temps, la demeure Charles de Gontaut, duc de Biron, né en 1562 à Saint-Blancard, et mort le 31 juillet 1602. Ce militaire français des xvie et xviie siècles, Maréchal de France, fut célèbre pour l'amitié que lui porta Henri IV, qu'il a pourtant trahi. Notons que le vent de
La légende veut qu'il ait répliqué à Henri IV lui demandant "Biron qui t'a fait comte" par cette insolence audacieuse "Et toi qui t'a fait roi".
Il semblerait que cette légende populaire des chaumières du Périgord soit de la plus haute fantaisie mais le Béarnais, qui avait pardonné une fois, n'apprécia pas une seconde déloyauté de son vassal. Laissons les historiens et les dramaturges débattre de ce point d'histoire.
L'histoire de la trahison de Biron, ainsi que son procès, ont été mis en scène par le dramaturge anglais George Chapman (1559 ?-1634), dans une double pièce intitulée The Conspiracy and Tragedy of Charles Duke of Byron (1608).
Gérard de Nerval fait allusion à ce Biron dans son poème El Desdichado
" ... Suis-je Amour ou Phœbus, Lusignan ou Biron,... "
mettant côté à côté le roi de Jérusalem Guy de Lusignan, parangon de chevalerie moyenâgeuse, et le traître.
Pierre, votre serviteur, Alain, Alfrédo et Andrew sur la place des cornières à Monpazier.
Après une courte escale dans la plus petite commune du département, où un employé municipal monpaziérois a bien voulu cliquer sur le déclencheur de l'appareil photographique pour mémoriser notre sortie, nous prenons la descente vers le Moulin de Serre. Là nous sommes pour quelques kilomètres en terre Gaugeacoise. Nous laissons, sur notre droite, l'église St Pierre au Lien et, sur notre gauche, la mairie rurale de Gaugeac implantée dans le mitage des moulins de
Nous apprécions le revêtement de bonne qualité de cette R.D n° 2 et ce profil bien doux où les tours de pédale s'effectuent sans effort.
Nous quittons avec un petit regret Gaugeac pour aborder le hameau de Labrame, écart de Vergt-de-Biron, très connu pour ses sources, qui stimulent le Dropt.
Le dolmen du Point du jour, une pièce patrimoniale à voir.
À quelques hectomètres, alt. 114 nous sommes "Au point du jour" et là, en limite des départements de
Andrew devant la face orientale du dolmen.
La borne bi-départementale. Elle mesure environ 1,70 mètres. ce type de borne devient de plus en plus rare.
Villeréal 8,3 Km.
Monpazier 6,2 Km.
Nous rentrons chez nos voisins lot & garonnais, notre R.D n° 2 devient la
Le ruisseau du Marlot franchi, côte 95, nous arrivons par Bruch et Laplagne à Villeréal, comme les Piémontais qui pénètrent à Nice, par la porte St Roch.
Pierre photographie la plaque rappelant la fondation de Villeréal.
Nous voici donc, après Monpazier, dans une autre bastide. Celle-ci fut fondée en 1249. Elle eut pour voisines et concurrentes Monflanquin, Castillonnès, Eymet et Beaumont.
Andrew devant la halle.
Comme tant d'autres places fortes le Dropt qui la borde ne s'écoulait point, là, comme un long fleuve tranquille. Quand elle fut érigée le nord-est de l'Agenais était un pays de bois, une marche frontière du comté de Toulouse. C'est Alphonse de Poitiers, comte de Toulouse depuis 1249 par son mariage avec Jeanne de Toulouse, fille de Raymond VII de Toulouse qui va prescrire ces fondations villeréalaise.
L'église gothique était fortifiée.
Cette cité qui, tout de même, n'est pas parfaitement plate, côtes de 89 à 103, nous séduit par son architecture où les colombages soutiennent le décor mais aussi les immeubles.
Nous quittons Villeréal pour nous diriger vers Beaumont en empruntant
La borne bi-départementale indique Beaumont 11 Km et Monflanquin 18 Km. On devine plus qu'on ne lit.
Nous passons au Pesquié-bas et découvrons
Comment avons nous pu le manquer ? Ce sera l'objet de notre future attention.
Image Wikipédia. Auteur Jack Ma.
C'est dans la commune de Ste Sabine que nous retrouvons les pentes, plus ou moins sévères, du pays beaumontois. Les Martys, et oui il y a bien un s, Escoulades et
L'impressionnante église de Beaumont se dessine au second plan.
La commune de Beaumont s'ouvre à nous avec Blanc, aux Rocs, Mamont et les Peyères. Le toponyme de cette bastide n'est point usurpé, il faut, pour y accéder, gravir un escarpement qui, sur un kilomètre, nous fait prendre
Nous prenons une petite pause et un petit en cas avant de repartir vers la vallée de
Sous le typique village de St Avit Sénieur, que nous laissons sur son promontoire, nous remontons
À
Nous franchissons les ouvrages du ruisseau de Fournier, puis du Ségurel et c'est sur la commune de Bouillac que nous traversons le hameau de Fargue de Caze et évitons le bourg.
Château de Campagnac. Photo Michel Chanaud.
On approche du val du château de Campagnac, écart de Vielvic, qui fut cher à Michel Parillaud, récemment décédé, et enfin voici le poteau de Bos puis Magnanie, alt. 183 m, là se termine le faux plat montant de 18 Km, ouf, et là le groupe se scinde. Les belvésois partent à gauche et les sagelacois recherchent la vallée du Gril pour rejoindre Vaurez puis Fongauffier et les collines.
La promenade s'achève, elle faisait 80 Km, comme prévu, vers midi.
Il faudra la refaire en lui consacrant plus de temps.
La première promenade automnale, sur une journée, nous amènera sur les trois cingles, Trémolat, Limeuil et Le Bugue.
Ces promenades, faut-il le préciser, permettent de jeter un regard inhabituel sur notre patrimoine. Sur quelques kilomètres on observe bien des richesses architecturales différentes et l'on se rend compte que nos cantons, bassins de vie multi-séculaires, présentent des originalités sources de richesses de nos traditions locales. Elles portent les témoignages de toutes petites nuances de notre historicité occitane et de sa culture.
P.F
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