Val de Nauze

COP21 : déclencheur de conscience sur les changements climatiques ?

Réalisation, texte et photographies © Bruno Marty.

 

 

Cliquez sur les images.

 

 

 

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Photo ©  Fanny Rubia.

 

 

 

Bruno Marty, photographe, graphiste et photojournaliste international, commence à ne plus être un inconnu dans le Val de Nauze où sa famille paternelle a établi ses racines. Il est le petit-fils de figures de la Résistance locale, Albert, dit Georges, Marty et Sylvie Baudet son épouse.

Il nous a livré de superbes images patrimoniales, notamment ferroviaires, cent-cinquantenaire de la ligne, et il s’est intéressé à la campagne du Périgord, aux manifestations locales, félibrée, fêtes médiévales, fêtes aériennes et fêtes à l’ancienne de Fongauffier.

Il s’est rendu à la COP21 où il a travaillé avec d’autres témoins de cette manifestation inédite. Il en est revenu avec des souvenirs très forts qu’il veut nous faire partager avec son reportage sur cet événement qui, probablement, sera le rassemblement le plus important de l’année pour la planète. 

 

P.F

 

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Totems à l’effigie des drapeaux des 195 pays de l’ONU sur le site du Bourget à Paris à l’entrée de la COP21.

 

 

Il faut vraiment l’espérer. Étant sensible à ce sujet et à toute la problématique engendrée par les phénomènes climatiques en vigueur galopante apparus dans le monde entier de façon récurrente, je me suis donc rendu à la COP21 en tant que reporter indépendant fournisseur d’images et reportages pour Météo-France et l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement).

Sans entrer dans des explications scientifiques et autres considérations politiques,  je présente dans un premier temps un petit reportage sur les points importants de l’accord historique signé à Paris pour tenter de sauver la planète du désordre climatique suivi d’un autre concernant la situation des états insulaires du Pacifique sud, une région du globe qui m’est particulièrement chère puisque je séjourne plus de la moitié de l’année sur un atoll de l’archipel des Tuamotu en Polynésie française.

 

Les principaux points de l’accord de la conférence Paris Climat 2015 au Bourget

 

150 chefs d’états et de gouvernement sont venus exprimer l’urgence à agir contre le réchauffement climatique qui impacte en premier lieu les pays les plus pauvres. Sur 195 pays membres de l’ONU, 186 ont annoncé des mesures pour limiter ou réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES).

 

Les principaux points de l’accord à retenir sont :

 

• Limitation de la hausse de la température avec l’objectif " bien en deçà de 2°C "

 

La communauté internationale s’engage à limiter la hausse de la température "bien en deçà des 2°C" ce qui implique une réduction drastique des GES en prenant des mesures d’économie d’énergie, en investissant dans les énergies renouvelables, la technique du captage et stockage du CO ², en reboisant les forêts …

 

 

• Révision des engagements obligatoires " tous les cinq ans "

 

Mise en place d’un mécanisme de révision, "tous les cinq ans", des engagements nationaux qui restent volontaires. Pour cela, le groupe international d’expert du climat (GIEC) devra élaborer un rapport spécial en 2018 sur les moyens de parvenir à 1,5°C et les effets d’un tel réchauffement.

Cette même année les 195 pays feront un premier point sur leur action collective et seront invités en 2020 à éventuellement revoir leurs contributions.

 

 

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Photo du haut : podium des trois pays les plus pollueurs au monde.

 

Photo du bas : jeune couple de chinois se prenant mutuellement en photo (!) devant le totem à l'effigie de leur drapeau national.

 

 

• Aide financière aux pays du Sud en augmentation

 

Une aide climat aux pays en développement leur sera allouée pour les aider à financer leur transition vers des énergies propres et à s’adapter aux effets du réchauffement.

À partir de 2020, une somme "plancher" de 100 milliards de dollars leur sera versée, celle-ci devant être revue à la hausse avec un nouvel objectif posé sur la table en 2025.

C’était une exigence forte des pays du Sud.

 

• Pertes et dommages

 

Il s’agit ici de l’aide à apporter au pays frappés par les effet du réchauffement quand l’adaptation (systèmes d’alerte météo, semences agricoles, digues …) n’est plus possible : cela concerne les pertes irréversibles liées à la fonte des glaces ou la montée des eaux, par exemple.

Sans tout régler, l’accord de Paris consacre un article entier (le n°2) à cette question.

La revendication  a été entendue et c’est déjà une première victoire pour les pays les plus vulnérables, comme les états insulaires.

 

 

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Photos de gauche : l'espace Forum Générations CLIMAT sur le sire de la COP21 au Bourget. 

 

Photo de droite : l'arbre rempli de post-it en guise de feuilles où sont écrits divers messages, reflexions et impressions de tout un chacun sur le changement climatique.

 

  

 

Les territoires océaniens, premiers touchés par le réchauffement climatique

 

Edouard Fritch, président de la Polynésie française s’est rendu à la COP21 en tant que porte parole des territoires océaniens qui sont les premiers touchés par le réchauffement climatique.

L’emballement du mercure met en danger les Etats insulaires : pour lui, la montée des eaux "constitue une violation de notre identité tant notre histoire et notre culture sont intimement liées avec notre océan et la nature." Il ajoute qu’avec Samoa, Tonga, Tuvalu, les îles Cook, Niue ou encore Tokelau " nous partageons le même ADN mais aussi le même ennemi : le dérèglement climatique."

 

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Les Etats océaniens aimeraient voir le réchauffement limité à 1,5°C pour assurer la survie de leurs territoires, quand le compromis final de la COP21 risque de dépasser les 2°C.

"Vraisemblablement ils seront déçus", admet Edouard Fritch. Mais ce n’est là qu’une étape : "Quelle que soit l’issue, la COP21 a été une plateforme excellente pour nous ; on a pu parler des problèmes insulaires et des problèmes des Océaniens."

 

 

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La montée des océans.

 

 

La hausse du niveau des mers est un phénomène bien établi. Depuis un siècle, l’élévation moyenne est de l’ordre de 1,7mm/an. Les résultats couplés des données satellitaires et des mesures in situ indiquent que cette hausse moyenne s’accélère, puisque elle s’élève de 3,2mm/an entre 1993 et 2010. Cette hausse est un fait attendu, du fait de la dilatation thermique de l’océan et de la fonte des glaces continentales.

À l’instar du reste de la planète, les tendances climatiques actuelles dans la zone intertropicale confirment donc la réalité du changement climatique. L’ampleur et l’accélération du réchauffement de l’atmosphère et des océans, de l’élévation du niveau de la mer et du recul des glaciers sont autant de preuves d’une rupture.

 

 

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Ci-dessus : montage photographique en vision panoramique des environs de la propriété où je vis sur l’atoll. Sur la photo du bas datée de 2015 on constate qu’il n’y a plus de plage. La rangée d’arbres en bord de lagon est à l’agonie. Tous les cocotiers sont presque tombés dans le lagon; seuls les filaos résistent encore, mais pour combien de temps ? Un vrai capharnaüm et une réelle désolation pour moi.

 

 

 

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Montage photographique sur un même plan montrant on ne peut mieux l’évolution de la montée des eaux et de l’érosion aggravante qui en découle sur les îles basses et atolls du Pacifique sud.

Ici on découvre mon habitation sur l’atoll, un fare pilotis situé en bord de lagon. La photo du haut a été prise en 2009 et celle du bas en 2015. On constate que la plage en soupe de corail à complètement disparue et que la rangée d’arbres face au lagon est fortement attaquée par l’érosion. Tous les cocotiers sont ou vont tomber : quant aux filaos ou arbre de fer ils ne tiennent plus que sur leurs racines.

 

  

Alors la COP21 est réussie ?

 

Un accord sans précédent pour lutter contre le réchauffement climatique a été adopté par 195 pays. Celui-ci est contraignant avec un texte de compromis qui a su rester ambitieux.

Le ministre de Affaires étrangères et président de la COP21 Laurent Fabius à estimé que "tout ne sera pas réglé" par l’accord de Paris sur le climat mais "rien n’aurait été réglé" sans lui.

Les observateurs ont globalement fait part de leur bonne surprise, en dépit de quelques réserves ■

 

 

 

 

 

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Présentation de l’Arbre à vent sur le site de la COP21.

De conception biomimétique (qui imite la nature) cette conception est annoncée comme plus efficace et silencieuse qu’une éolienne classique. Au lieu d’un mât et d’une hélice, soixante-trois petites turbines vertes s’accrochent aux branches d’un arbre de métal. De quoi produire « 83% de la consommation d’un ménage français hors chauffage.» 



03/01/2016
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