L'automne accompagné par un poème d'Huguette Tissandié.
L'automne, cette saison immortalisée par tant de poètes, vient de nous livrer un épisode fort tumultueux avec la tempête qui a secoué nos campagnes et nos villes. Éole, dans son ardeur, a emporté bien des arbres fragiles et mis à mal nos installations électriques. C'est cela les imprévus de l'automne. Ils complètent la douceur d'un soleil qui s'attarde pour terminer le mûrissement des derniers fruits, les régénérescences salvatrices dues aux ondées qui préparent la poussée des fantaisies sylvestres, l'accalmie de novembre qui appelle au recueillement pour nos défunts, l'attente, toujours incertaine, d'un été de la saint Martin et l'arrivée des premières gelées qui nous précipite vers l'hiver, saison de repli de la nature qui, heureusement, saura rebondir pour notre plus grande joie.
La plume poétique d'Huguette Tissandié, que nous suivrons de temps à autres, va, aujourd'hui, adresser un gentil salut à l'automne qu'un poète d'un autre siècle a gravé dans nos mémoires avec Vendémiaire, mois des vendanges, Brumaire, mois des brumes, hanté par un douloureux 18, et, enfin, Frimaire, mois des premiers froids.
Huguette Tissandié est née au Moulin du Pont, lieudit monplaisanais, un peu avant que le Front populaire ne transforme, en profondeur, les rapports sociaux de notre pays. Huguette a découvert les bancs de l'école à Sagelat. Elle prit ensuite le chemin de l'école secondaire de Belvès et, de cette période, elle garde une nostalgie qui se découvre dans ses poésies. Le castrum, les ruelles de cette bourgade, les personnages typiques de ce bourg l'ont marquée au point qu'elle leur adresse, parfois post mortem, un clin d'œil complice ou d'une saine admiration... voire de reconnaissance. |
Ce qui a marqué Huguette c'est non seulement les personnages et les lieux mais, aussi, les us et coutumes de ce Val de Nauze qu'elle a toujours chéri. Huguette, par modestie, tient à préciser, avec humour, qu'elle n'a point la prétention d'avoir une plume hugolienne mais, cependant, autour du Moulin du Pont, on saurait lui capter quelques regards champêtres qui, sans vouloir rivaliser avec la richesse littéraire de George Sand, nous plongent dans un décor bucolique, comparable à "François le Champi", tranquille et séducteur similaire à ceux que la Bonne Dame de Nohant nous a fait connaître dans son oeuvre.
Précisons qu'Huguette, qui a passé sa vie active à la Poste, dans la première cité bigourdane, chère au Montagnard Bertrand Barrère, quand elle réussit son admission on disait encore les P.T.T, partage sa vie de retraitée entre "son" Moulin du Pont natal et Tarbes.
P.F
L'automne.
[Poésie rédigée en 1988]
Les "quintuplés" découverts quelque part en Forêt barade. Photo Pierre Fabre.
Quand, les matins d'octobre, on part "aux champignons",
Lorsque le jour se lève au haut de l'horizon,
Il faut tout observer, tout entendre et sentir,
Et savoir apprécier, presque se recueillir,
La lune est encor là, un peu pâle à cette heure,
Et le soleil déjà pointe avant qu'elle ne meure.
Sur les genévriers roux les toiles d'araignées,
Retiennent dans leurs fils les perles de rosée.
En entrant dans le bois une odeur vous pénètre ;
C'est la terre qui sent, très fort, de tout son être.
Les châtaigniers, les chênes ont encore des feuilles,
Et les cèpes à leurs pieds naissent pour qu'on les cueille,
Dans les hautes fougères on peine en avançant,
La mousse douce et verte comme un tapis s'étend
Qu'il fait bon respirer, admirer, quelle fête !
Dommage que l'hiver du coin de l'œil nous guette.
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