La Nauze au fil de l'eau.
La Nauze au fil de l'eau.
Photo-reportage © Bruno Marty.
Bruno Marty est un des intervenants de ce blog dont les superbes images fascinent le lectorat.
Faut-il rappeler que le photographe, graphiste et photojournaliste se révèle être un artiste dans ce domaine. Ses photos s'écartent systématiquement de la banalité. Quand il photographie une berge de rivière où une fougère se mire dans les ondes, il la met en relief, il lui donne toute sa dimension botanique. Une barque à l'attache dans un refuge prend une dimension presque humaine qui la valorise et impulse, tout à la fois, par son image, le bucolisme tranquille de la rivière, le travail de l'artisan créateur et celui du pêcheur qui l'utilise.
Bruno est écologiste mais, plus encore, par son art, se révèle être un écologue en recherchant les trésors de la nature, là où il se trouve. Cela peut être dans les vallons et collines du Périgord, pour surprendre l'allée couverte d'un dolmen, l'écluse d'un moulin, une source cachée sous un roncier, une chute d'eau, un arbre déraciné en lutte pour sa survie ou, bien loin de notre hexagone, en Polynésie, où il prend des risques impensables. Là-bas, il part sur son atoll à la découverte de lieux isolés et vierges de passages humains pour immortaliser d'autres merveilles de la nature.
C'est ainsi que ce chasseur d'images conçoit, par les photographies et la mémorisation des moindres détails de l'environnement, sa mission de témoin d'une nature intacte ou, trop souvent hélas, martyrisée.
Bruno, c'est aussi un reporter de grands événements dont le dernier, la COP 21, l'a amené à rencontrer non pas les grands de ce monde - ils n'étaient là que pour la culture de leur égocentrisme et se parer des plumes du paon pour se donner un rôle médiatique -mais des missionnaires de ce chantier planétaire qui, eux, ont énormément travaillé dans l'ombre pour la sauvegarde de notre Terre.
Pierre Fabre
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Cliquez sur les images.
L’idée de ce photo-reportage m’est venue quand j’ai lu sur le blog Fongauffier sur Nauze, l’article de Pierre Fabre "Ô Nauze ma mie !" Ayant déjà pas mal de matière en terme d’images sur le cours d’eau, j’ai décidé de finaliser mon travail, en réalisant un reportage complet en partant de la source jusqu’à la confluence avec la Dordogne. Dix-sept kilomètres de prospection en pleine nature, avec des ballades pleines de charme, de découverte, voire même de surprise, le tout dans un cadre printanier, bucolique et enchanteur.
Une petite aventure qui s’est révélée parfois compliquée, à certains égards, mais toujours passionnante, car "Mère Nature" se dévoile seulement à celui ou celle qui la respecte et l’aime vraiment.
Bruno Marty
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La source sèche communale de Cabirat. C'est la plus haute source de la Nauze. Depuis que la colline de Cabirat a, largement, été déboisée, cette vasque est pratiquement à sec toute l'année. L'eau sourdait de terre dans cette cuvette, mais depuis bien des années ce jaillissement est devenu très intermittent. Quand la colline est saturée d'humidité, la vasque devient un réceptacle d'eaux de ruissellement qui filent vers les sources pérennes en aval.
Départ de la Nauze en aval de la source sèche à Cabirat-Petit. C'est la première source pérenne.
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La Nauze frayant son chemin à travers les prés en jachère. Dans le vocabulaire occitan, on désigne ces prairies envahies d'herbes aquatiques et de ronciers, les "sagnes". La Nauze amorce son creuset dans ces terres semi-marécageuses. La colline, là, a été récemment déboisée et les "sagnes" ont pris le dessus. Ces "sagnes" ont un rôle écologique sous-estimé. Elles sont des stations naturelles d'épuration.
La Nauze serpente ici parfaitement formée ; elle prend son élan dans la déclivité sylvestre.
Passage de la Nauze, dans une buse, sous la R.D 710. C'est un petit chef-d'œuvre de génie civil. Quand la R.N 710 fut déclassée en R.D, le département a sensiblement modifié son tracé au niveau de la Fontaine de Salles. Cet escalier aquatique se révèle être un bijou qui, certes, permet une photographie géniale mais, aussi, est une déclivité graduelle permettant le passage de la faune aquatique.
La Nauze enrichie de ses premières sources, commence à découvrir sa pente plus douce mais sa consistance plus affirmée lui permet d'accroître sa vitesse.
Confluent de la Nauze, à droite, et de la Beuze en amont du Moulin de Lastours. C'est son premier affluent notable de la rive droite. Il apporte ses eaux des collines boisées orliacoises, sainte-foyennes et saint-amandines. La Beuze est le premier affluent où l'on a positionné quelques moulins.
La Nauze au Moulin du Pont. Il a été ravagé par un incendie, il y a un siècle. Il est aujourd'hui une superbe résidence secondaire.
La Nauze vue du Pont du Cra. Ici, se détache sur la gauche, le bief du Moulin du Cros.
Tableau surréaliste "grandeur Nature".
Le pont des Abbesses à Fongauffier. Ce pont a été sérieusement endommagé lors de la terrible crue du début du XIXème siècle qui emporta le moulin. Il a été bâti avec des blocs de pierre, grès hématisé, venant de la Forêt de la Bessède.
Banc de plantes aquatiques sur la Nauze.
Chaque année, pour la fête du village et pour les Journées du Patrimoine, les visites commentées de Fongauffier attirent les touristes et, aussi, des autochtones qui s'intéressent à la vie locale.
Une île bien verdoyante sur la Nauze, au printemps.
L’écluse entre la Robertie et Lavergne, sous le Coustalet, permet de réguler les besoins en eau du Moulin de Lavergne. Elle est toujours opérationnelle.
Confluent de la Nauze, à droite, et du Raunel. Cet affluent majeur de la rive gauche, quasi-pérenne, vient de Vielvic. Il est le fossé épurateur des lisières orientales de la Bessède. Deux moulins s'invitaient sur son cours. Ses écrevisses ont dû bien souffrir avec les tarissements.
Le pont de pierre de la Tute Haute ne manque pas d'allure.
La Nauze à La Tute-Basse.
Confluent, à la Tute-Basse, de la Nauze, venant de la droite, et du Valech, en haut et à gauche. Le Valech, talweg humide, malheureusement, par une dérive orthographique a été renommé la Vallée, terminologie quelconque.
Voici l'une des deux personnes que j'ai rencontrée, pendant toutes mes randonnées sauvages en bord de Nauze, pour la réalisation de mon photo-reportage (l'autre étant Denise Batardy, membre et lectrice de ce blog, croisée à la confluence de la Nauze et de la Dordogne). Un authentique et fin pêcheur de truites qui en a sorti une, sous mes yeux, au moment où l'on s'est rencontrés. Une belle prise de près de 30 cm. À ma question : - Vous en prenez beaucoup comme ça ? Il m'a répondu : - Une deuxième pour ma femme et le compte est bon pour aujourd'hui !
Séparation de la Nauze en deux bras au niveau du golf de la Forge. Le bras originel part dans l'écume sur la droite tandis que celui de gauche, sous les branchages, constitue le bief du Moulin de Siorac.
Un véritable petit cingle formé par le lit de la Nauze entre le Golf de la Forge et Campagne. Le "cingle", terminologie locale, désigne un coude. Cingles de Montfort, Limeuil, Trémolat... Ce substantif viendrait de l'image de la couleuvre.
Une barque traditionnelle en bois attachée sur la rive gauche de la Nauze, peu avant sa confluence avec la Dordogne. La Nauze n'est navigable pour les barques que sur de courts segments.
La Nauze originelle termine sa course en se jetant dans la Dordogne en amont du pont de Siorac-en-Périgord. Et oui, la vassale rejoint sa souveraine mais avec panache, car elle a bien rempli sa mission.
L'autre bras de la Nauze, sur la droite de l'image, termine sa course en se jetant dans une petite "couasne" de la Dordogne. C'est le dernier bief de moulin de la Nauze, dit Moulin de Pégarry, se déversant directement dans la Dordogne.
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Un grand merci à Pierre Fabre pour son apport précieux sur l'authenticité et l'exactitude du propos concernant les légendes de mes prises de vue.
Bruno Marty.
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Bruno et moi-même, tenons à remercier chaleureusement Paul-Claude Vigié de Cabirat, sollicité une fois encore pour être le guide de l'approche des sources de la Nauze. Ce fut un plaisir de l'avoir et de l'écouter pour découvrir les adjuvants de cette naissance de rivière. Dans les "sagnes" il nous pointait les "égouttis" qui, dans cette colline cabiratoise, convergent. Là, en tendant l'oreille, on perçoit les premiers bruissements de cette discrète souveraine des lieux qui file vers Siorac. Claude nous a épatés par ses connaissances et son savoir des richesses de la ruralité.
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