Val de Nauze

Le maire dans ses petits souliers.

 

SAGELAT

 

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C'est rarement dans la joie qu'un conseil municipal envisage d'user de la procédure exceptionnelle de l'expropriation pour sauvegarder l'intérêt général.

 

La réunion du conseil municipal du 12 février ne fut pas la plus facile de la mandature pour Olivier Merlhiot, le maire, qui demeura dans ses petits souliers pour, in fine, aborder un sujet qui fâche.

 

Le point sur la communauté de communes. Après avoir déclaré la séance ouverte, le quorum était plus que largement obtenu, les élues, avec quelques minutes de retard ont pris place autour de la table en cours de séance, le maire donna le listage de l'organigramme de la communauté de communes. Bien entendu, dans quelques semaines, tout sera à confirmer ou à remanier. Olivier Merlhiot vit plutôt mal ce transfert et ce recul des petites communes au sein de l'intercommunalité où Sagelat perd un siège communautaire. [N.D.L.R. La nouvelle comcom, de 256 Km2, comptera 41 élus  ; ce qui fait un élu pour 228 habitants. Sagelat se trouvera donc sous-représenté mais, avec 5 sièges pour Belvès et 6 pour St Cyprien ces communes là le seront aussi ; un peu moins il est vrai. Pour une fois c'est le triomphe des plus petits].

On croit percevoir, aussi, presque comme une humiliation, ce basculement de prérogatives vers la comcom dans le domaine de l'école et des voies communales ; ces anciens chemins vicinaux et chemins ruraux bitumés.

 

Le point sur les chemins ruraux. C'est un sujet endémique presque récursif. Il apparaît difficile de faire admettre aux riverains qu'un chemin rural peu utilisé demeure un élément du patrimoine commun  en jachère et la tentation est grande de se l'approprier en le labourant, voire en le clôturant, quand celui-ci traverse un ensemble de parcelles mises en valeur par un exploitant. L'irrégularité d'appropriation, au bénéfice de l'obsolescence d'un segment de chemin rural, semble bien difficile à admettre et, pire, les "spoliateurs" se considèrent comme légataires implicites et naturels de ces pans de patrimoine et, parfois, sont bien loin de penser à l'envolée de Proudhon "La propriété... c'est le vol". 

Le maire voudrait échanger un long segment, irrégulièrement labouré par le riverain, pour  concevoir un changement d'assiette [N.D.L.R. Cela fait plusieurs années que l'on en parle mais la réalisation se fait attendre ; il ne faudrait pas que cette intention s'achemine vers le voeu pieux].

Il faut saluer l'esprit de conciliation qui a prévalu chez beaucoup de Sagelacois ; notamment avec des glissements hors assiette. Des réinsertions sur l'assiette initiale sont en cours.

Le cas de figure du flanc de coteau de Lavergne semble réglé par une signalétique signalant l'impasse ; impasse théorique car le chemin continue mais délabré et colonisé par la végétation.

 

Le sujet qui fâche. Depuis plusieurs années le chemin rural de connexion qui, à Lavergne,  permet le franchissement de la Nauze est entravé de chaînes par les résidents de l'ancien moulin. Ce feuilleton à épisodes n'a pas évolué et il faut trouver une issue. Soit on admet la thèse d'intérêt particulier de ceux qui l'obturent, avec les risques multiples de dérives, soit on rétablit l'intérêt général.

Le maire souhaite jusqu'au bout dialoguer. Pour dialoguer comme l'a parfaitement dit Joël Eymet, le premier maire-adjoint, il faut, au minimum, être deux. Dans un esprit de conciliation le maire n'a pas exclu la possibilité de pondérer les flux avec des critères d'ajustement.

Chaque élu s'est exprimé et l'on pouvait percevoir, tout à la fois, un esprit de lassitude et d'irritation. Certains ont trouvé insupportable d'admettre qu'une paisible circulation, somme toute bien limitée, remontant à des temps immémoriaux, soit entravée.

Le maire n'exclut rien pour rétablir le passage et a même admis le changement d'assiette ; opération coûteuse, à la charge du demandeur du changement, qui ne serait pas la commune.

 

Le conseil municipal, en se plaçant dans l'hypothèse d'une fin de non recevoir de réouverture, a voté, à l'unanimité, pour l'ultime solution de l'expropriation qui, comme l'a justement dit le maire, pourrait, le cas échéant, aller jusqu'à un "recalibrage" du chemin.

 

Les questions diverses. Un sujet fut abordé par Dominique Garrouty, maire-adjoint. Il se fait l'écho des familles endeuillées déçues et troublées par l'absence de sonnerie de cloches lors des cérémonies mortuaires. Le maire répondit que pour la majorité des sépultures, à Sagelat, un prestataire de service local se charge de toute la conduite de la cérémonie et se passe des services d'un Sagelacois qui, lorsqu'il était partie prenante pour les sépultures, actionnait, pour les cérémonies religieuses, la cloche de l'église. Une stupide rumeur aurait même laissé supposer que cette entreprise familiale sagelacoise n'avait plus qualité pour les cérémonies funèbres. Une élue a vivement réagi en disant que cette entreprise avait du communiquer avec divers élus pour infirmer cette rumeur déplacée.

Le prestataire des pompes funèbres, pour l'heure, n'intervient pas dans le champ de la sonnerie des cloches. Se dérobe-t-il  ou, par réserve et prudence, ne souhaite-t-il pas s'immiscer dans ce domaine très particulier ?

Un élu préconisa de trouver un bénévole pour rétablir cette tradition qui, dans la ruralité profonde, a transcendé l'agitation laïque et républicaine de 1905. Il faut bien convenir que manipuler une cloche n'est pas aussi évident qu'il y paraît et, sans aller jusqu'à l'évocation du carillon flamand, reprise dans l'œuvre de Maxence van der Meersch, dans "Maria fille de Flandres", cette manipulation requiert une forme de maîtrise et de finesse. Il paraît, néanmoins, impensable, dans l'état actuel des finances communales, d'envisager l'électrification de la cloche bi-séculaire de l'église de Sagelat.

 

 

 N.B : Une précision pour le lectorat de ce blog. Cet article n'a, bien entendu, pas valeur de compte rendu de séance du conseil municipal. Ce texte peut être taxé de partial, puisque je suis un ferme défenseur de l'intérêt général et un adversaire irréductible à toute mutilation du patrimoine des chemins ruraux. Chacune et chacun pourront consulter le registre des délibérations du conseil municipal. 

 

 

 



14/02/2014
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