Val de Nauze

Le parfum des candidatures non-alignées.

SAINT POMPON 

 

Ce samedi 10 juin, Jean Lassalle, centriste atypique, Robert Hue, et Sébastien Nadot, mouvement des Progressistes, ont réuni dans la salle du camping de St Pompon, une centaine de personnes, a priori, de sensibilités différentes.

 

Ils étaient les invités du conseil municipal de Saint-Pompon et de son maire Thomas Michel, édile local au cœur de sa deuxième mandature.  Ce jeune maire se déclare volontiers de gauche, N.D.L.R. : le sens est large ;  [à l'exception notable d'Emmanuel Macron, féal trublion de François Hollande, contribuable à 2,88 millions de revenus, son appartement à un million et son I.S.F tardivement honoré qui fait une bouche dédaigneuse, voire, pour certains, méprisante, devant cette terminologie qui, hier, incarnait des valeurs de républicanisme ardent d'équité et de laïcité] ; le râteau s'ouvre très largement de Nathalie Artaud à Laurent Fabius en passant par Jean-Marie Baylet et Germinal Peiro et des pseudo-écolos en mal de siège ou de "maroquin". L'équipe municipale saint-pomponaise a donc conçu, en souhaitant avant tout que le débat porte sur la place et le rôle de l'élu dans la société actuelle, une journée, sans a priori, autour du civisme.

 

 

 

 

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Non, ce n'était pas l'affluence d'un grand match au Stade de France. Il faut relativiser. St Pompon n'est pas St Denis et,  en accueillant une centaine de personnes, les organisateurs ont obtenu à peu près le résultat escompté.

 

 

À St Pompon, sans le trouver, on a disserté, pendant 1 heure et demie, sur le sexe des anges.

 

 

 

 

 

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Robert Hue et Thomas Michel.

 

Premier intervenant, Robert Hue ne cacha pas qu'il avait voté François Hollande, il y a quatre ans. Ce communiste atypique, quasiment en rupture de ban du parti dont il fut le numéro un, a eu le langage extrêmement mesuré qui s'approche de la langue de bois.

Comme François Hollande, sa référence de 2012, [qui, après avoir affirmé qu'il utiliserait le train et finalement privilégie ses déplacements aux frais des contribuables en Falcon], il crut bon de préciser qu'il préférait l'avion au train, un bémol plutôt en retrait de l'écologie citoyenne qu'il prône, et qu'il est venu en Périgord par les airs. Ce n'était pas, à 25 minutes de Gourdon, le meilleur hommage qu'il pouvait rendre à celles et à ceux qui ont milité pour la pérennité de la ligne ferroviaire que le sénateur du Val d'Oise n'a pas cru pertinent d'emprunter.

Son verbe a été plutôt négatif sur la vie citoyenne et il s'est montré critique sur le clan très important des abstentionnistes. Il fit référence à ses 31 années de maire de Montigny-les-Cormeilles et, tançant au passage l'âge d'Alain Juppé, dit qu'il fallait un renouvellement. Un peu d'humour ne nuit pas !

Sa critique de la monarchie présidentielle de la Vème République pouvait surprendre quand on connaît combien la famille présidentielle actuelle qu'il a soutenue, tout comme la précédente, est attachée à cette conception du pouvoir, concentré dans son exercice, par une seule personne.

Pour lui, la constitution de 1958, rédigée pour son fondateur, est à bout de souffle, mais il ne suffit pas de changer le numéro de la République pour la rendre républicaine.

 

 

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Le Béarnais Jean Lassalle sait user de la truculence de son verbe.

 

Jean Lassalle candidat, pour l'heure encore virtuel, à la plus haute marche de l'État, lui, a largement séduit l'assemblée. Ce n'est pas avec des promesses, il s'est abstenu d'en formuler, mais avec son verbe volontiers truculent et son accent béarnais des montagnes  qu'il sait charmer comme le faisait, en son temps, celui du bigourdan Jacques Duclos, dont le Vincent Tauriol échappé lors de la proclamation de l'élection du premier président de la IVème République, fut inoublié.

Jean Lassalle se situa d'une famille gaulliste, eu égard à la Résistance, et d'une belle famille communiste, venue de l'autre versant des Pyrénées, chassée par la dictature franquiste. Lui aussi fut un jeune maire, un jeune conseiller général, puis un député "montagnard". Élu de la ruralité profonde, il s'émeut de voir la campagne privée de ses écoles, de ses gendarmes, de ses curés, de ses sages-femmes et même de ses percepteurs. Il faut absolument garder les maires ruraux, et de saluer Thomas Michel, l'hôte du jour de ce lieu.

L'orateur échappe "La France va devenir la France des lieu-dits".

Jean Lassalle se dit hostile à la disparition des communes rurales et pointe avec sévérité ces grandes communautés de communes "sarkoso-hollandistes" qui n'ont plus rien à voir avec les entités modestes des débuts.

Il fut critique sur les médias qui pipent les dés et ne s'intéressent qu'aux candidats des puissants appareils et négligent les aspirations citoyennes de la base.

L'élu pyrénéen aurait bien aimé rester plus longtemps à St Pompon, mais il était attendu ailleurs où "on" lui a promis une surprise. À regret, il quitta St Pompon, vers 16 heures, après avoir chaleureusement embrassé ses amis Robert Hue et Sébastien Nadot. Cet occitaniste avait pris soin de préciser que le patronyme Nadot veut dire Noël. Pour lui, c'est tout un symbole !

Son départ avancé l'a, peut-être, privé de lancer un vibrant "Se canto", l'hymne occitan qu'il a eu l'aplomb de chanter, en damant le pion à Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur, à l'Assemblée nationale, le 3 juin 2003.

  

 

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"Point n'est besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer". Cette devise est, en général, imputée à Guillaume de Nassauprince d'Orange (en néerlandais : Willem van Oranje), comte de Nassau, dit également Guillaume le Taciturne (Willem de Zwijger). Ce personnage est né le  à Dillenburg et mort au Prinsenhof de Delft le , assassiné par Balthazar Gérard.

 

 

 

Pour Sébastien Nadot, candidat qui a bien peu de chance d'être validé, et encore moins d'être élu, ce fut difficile de prendre la parole après ses deux prédécesseurs. Il le fit, néanmoins, en mesurant combien son aboutissement demeure hautement improbable.

Pour Sébastien Nadot, il faudrait que la République, comme le définit l'actuelle constitution, soit une République du peuple, pour le peuple, par le peuple.

 

Belle envolée qui demeurera, plus que vraisemblablement, une pieuse théorie !

 

 

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Elle est jeune et charmante, ce qui ne gâte rien, elle porte le joli prénom d'Aude, personnage passant pour être quelque peu flegmatique, réservée, sérieuse, timide, honnête, consciencieuse, parfois distante et hautaine. Elle fut la personne qui formula plus une remarque qu'une question. Aude en a marre de voter contre, elle aimerait, enfin, pouvoir voter pour. C'est toute la problématique de notre "démocratie" aux dés pipés que cette jeune personne a mis en exergue, ce samedi. Sans vouloir sombrer dans un pessimisme permanent et endémique, il y a de fortes probabilités que Aude, comme une multitude de citoyens, n'ait, sa vie durant, pour éviter un scénario à l'envi bien pire, d'autre latitude que de voter contre.

 

Personne n'a jugé utile de demander aux intervenants quelle sera leur préconisation pour le second tour, hautement probable, sans eux. Voteront-ils, comme d'habitude, en faisant litière de leurs convictions affirmées ?

 

 

Pierre Fabre



12/06/2016
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