Le photographe est aussi un passeur de mémoire.
MONPLAISANT
Le Moulin du Cros, implanté à la sortie sud de Fongauffier, est devenu depuis plus de 10 ans le site d'interprétation de la laine. C'est, en quelque sorte, un lieu de mémoire pour les travailleurs de la laine, filateurs, fileurs, cardeurs et autres petites mains qui ont donné à ce matériau naturel qu'est la laine toute sa noblesse.
Pour mémoriser ce travail il faut, bien sûr, des relayeurs de cette épopée qui, autour de Clarianne Witzes, manager de cette équipée du Centre d'interprétation de la laine, racontent lors des visites du Moulin du Cros cette épopée, parlent du travail de toutes et de tous, pointent les missions des bergères et des paysans qui amenaient la laine, les difficultés économiques qui ont précipité ce monde des filatures vers la fermeture. Il faut aussi des photographes qui sachent capter toute cette technicité.
Les photographes de notre siècle apportent à la conservation patrimoniale et à leurs contemporains la transmission de la technique et du savoir-faire.
Bernard Dupuy, photographe de talent, a un œil particulièrement aiguisé lorsqu’il s’agit de capter les paysages, que ce soit les montagnes pyrénéennes de son enfance, les ciels bretons ou les vallées paisibles de la Dordogne.
Il a su remarquer les lieux industriels du Périgord aujourd'hui en friche qui ont illustré l'historicité ouvrière de nos aïeux que ce soit dans la vallée de l'Isle ou, plus proche de nous, le cours inférieur de la Couze ou, enfin, le Moulin du Cros ou pendant trois semaines les visiteurs ont pu s'imprégner de son oeuvre.
Anatole France disait "En art comme en amour, l'instinct suffit. "Pour le photojournaliste anglais Bill Brandt " Cela fait partie du travail du photographe de voir plus intensément que la plupart des gens. Il doit avoir et garder en lui quelque chose de la réceptivité de l'enfant qui regarde le monde pour la première fois ou du voyageur qui pénètre dans un pays étrange."
Clarianne et Bernard Dupuy.
Le photographe a su pointer tous les postes de travail de la filature.
Si la première qualité d'un fileur c'est de maîtriser le fil la première qualité du photographe es(t de savoir voir.
Si le photographe travaille pour l'avenir les hôtesses, elles, s'ingénient à valoriser la filature tout au long de l'année.
Lors des périodes caniculaires dans la salle des machines la fraîcheur n'est pas au rendez-vous, le sourire du personnel lui n'a pas faibli.
C'est bientôt l'heure de boucler le vernissage.
Merci Bernard Dupuy pour votre talent et votre qualité d'assembleur.
Photos Pierre Fabre.
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