Le poignant adieu à Marie-Pierre.
Le poignant adieu à Marie-Pierre.
Daniel Conchou, pour ses collègues, amis et concitoyens, a rendu un vibrant hommage civil à la première maire-adjointe.
C'était presque l'heure du crépuscule, ce lundi 19 octobre, quand les cendres de Marie-Pierre Sadouillette-Bizet arrivèrent de Bergerac à St Cernin-de-L'Herm.
Plus de 300 personnes attendaient, là, dans le silence et le recueillement.
Daniel Conchou, premier magistrat de St Cernin, fut un parfait maître de cérémonie, sans la moindre faute. Après avoir rappelé les qualités de sa première adjointe et les missions qu'elle a occupées le maire de St Cernin précisa que Marie-Pierre, elle fustigeait les honneurs, a été une femme politique mais seulement dans le sens le plus noble.
La simplicité et la rigueur de ce rituel, exclusivement laïque et civil, ont profondément ému l'assistance où l'on comptait de nombreux élus dont la quasi-totalité des maires de l'ancien canton et de nombreux conseillers communautaires.
Marie-Pierre a donné une impulsion à la vie saint-cerninoise et ses amis et concitoyens ne sont pas prêts de l'oublier.
P.F
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Souvenons-nous de Marie-Pierre.
Le deuil, plus que prématuré, de Marie-Pierre Sadouillette-Bizet n'est pas seulement celui d'une famille encore une fois affligée, trop tôt, beaucoup trop tôt, par la disparition d'un être cher mais, aussi, celui de collègues de travail, d'une équipe, d'une commune, d'un bassin de vie.
Rappelons que le samedi précédent, à Belvès, localité où Marie-Pierre amorça ses études secondaires, lors de la marche rose promue par les élues, manifestation contre le cancer du sein, les participants ont été profondément affectés par sa disparition.
Henri Gougaud, dans "l'Inquisiteur", écrivait. "Il est des routes qui vont au feu, d'autres aux cimes, d'autres aux villages. À chacun
Elle a passionnément aimé le village qui l'a vu grandir, le creuset de
Marie-Pierre, par deux fois, fut reconnue par ses concitoyens pour accéder à l'assemblée communale. Ses qualités humaines et sa maîtrise de la thématique rurale, grandement aidés par une antériorité familiale, ont fait qu'elle était dans sa communauté villageoise parfaitement à l'aise.
Comme l'écrivait, en 1887, Maupassant dans "Le Horla " "J'aime ce pays, et j'aime y vivre parce que j'y ai mes racines, ces profondes et délicates racines, qui attachent un homme à la terre où sont nés et morts ses aïeux, qui l'attachent à ce qu'on pense et à ce qu'on mange, aux usages comme aux nourritures, aux locutions locales, aux intonations des paysans, aux odeurs du sol, des villages et de l'air lui-même." Marie-Pierre était dans cette veine.
Elle a été une mère, une mère active et généreuse. Elle s'est démenée pour ses trois enfants. Elle fut, certainement, interpellée par le mal terrible qui l'emporta vendredi. Elle s'est, plus que vraisemblablement, profondément inquiétée pour le devenir de ceux qu'elle a mis au monde.
Marie-Pierre participa -et comment- à la vie citoyenne et associative de ce village de St Cernin. Quand, après sa brillante réélection, en mars 2014 elle prit les prérogatives de première maire-adjointe ce fut, dans cette entité campagnarde, une nouveauté de reconnaissance à la féminité active de
La famille de Marie-Pierre, profondément progressiste, a choisi pour son adieu sur la place de ce village un rituel exclusivement civil et laïque. C'est une manière de souligner l'attachement aux valeurs qui sont celles d'une famille plébéienne et populaire.
La mort nous interpelle tous et nous rappelle, si besoin était, l'insignifiance de notre passage dans l'immense et immesurable champ de l'infini mais nous savons que, bien au delà de notre disparition, nous demeurons inextinguibles dans le souvenir de celles et de ceux que nous avons aimés et chéris. Il revient bien tôt à Mathilde, Ésilda et Alexis la charge du devoir de mémoire. Nul ne doute, qu'entourés de leur merveilleux papy Michel et de toute leur famille, ils ne sachent s'en acquitter avec la ferveur qu'ils doivent à celle qui leur a donné la vie.
La prolixe plume américaine et contemporaine de Donald Richard De Lillo, auteur de Cosmopolis, aux racines italiennes, s'autorise la belle métaphore, "Il y a des étoiles mortes qui brillent encore parce que leur éclat est pris au piège du temps".
En s'écartant cette allégorie
Marie-Pierre, désormais, pour des milliards d'années a rejoint cet infini des étoiles.
La place de la mairie a rarement accueilli autant de monde pour une cérémonie. Les saint-cerninois étaient nombreux mais il y avait aussi des personnes venues de beaucoup d'autres communes.
Texte et photos Pierre Fabre.
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