Les grandes manoeuvres.
Je vous annonçai, le 9 janvier, un papier, "Les grandes manœuvres", en précisant qu'il ne s'agissait ni d'une rétrospective cinématographique ni de la préparation du champ de tir dans le périphérique élyséen; les médias inféodés ou serviles à l'autocratie régnante ne s'y consacrent "que" 1826 jours sur les cinq années du quinquennat.
C'est sur les berges de la Dordogne que le rituel des vœux, le 7 janvier, a apostrophé les Sioracois et leurs invités.
Jean-Pierre Riehl qui a toujours soigné toutes les cérémonies, où il est le personnage-clé, a lancé, dans la surprise générale, son intention, a priori ferme et irréversible, de se démettre de ses prérogatives de maire à la mi-mars.
Un appareil municipal face à la problématique de sa tête.
Essayons de situer J-Pierre Riehl.
Le premier magistrat de Siorac, virtuellement démissionnaire, s'est largement imposé à la tête de ce bourg depuis un quart de siècle. Les élus municipaux en général -et ruraux en particulier-, n'aiment pas beaucoup décliner ouvertement leur affinité politique, s'ils en ont une, pour plusieurs raisons. La prudence vient au premier chef. Ensuite arrivent la tactique, le subterfuge et la nécessité de capter les suffrages. Dans certains cas, il est permis d'admettre, dans une moindre mesure, le respect des sensibilités différentes de l'électorat, ce qui n'empêche pas les maires de voter, à leur convenance, pour les sénateurs. À Siorac d'aucuns se sont toujours plus ou moins appliqués à "coloriser", à tort ou à raison, le classement ou l'apparentement du maire. Siorac est passé de la droite traditionnelle chapeautée par le Dr Lavelle, sous la IIIème République, aux modérés de la gauche, incarnés par le populaire Amédée Boussac, sous la IVème République puis à un alternat fort subtil sous la Vème République.
Jean-Pierre Riehl est entré au conseil municipal dans une équipée plutôt bien à droite pour glisser ensuite vers la mouvance mitterandiste avec un aparté chevènementiste. Il a même été jusqu'à accompagner, en 1997, Jacques Auzou, le candidat de la gauche authentique.
Depuis qu'il s'est stabilisé dans le clan mitterando-hollandiste, il semblait s'être parfaitement installé dans la caste d'une "gauche" libérale. Les Sioracois, qui, jadis, dans la gratitude pour la Résistance et l'euphorie de la Libération, votaient majoritairement pour le P.C, tout comme Le Coux, ont épousé la sinuosité de ses méandres.
S'il fallait définir l'étiquette exacte de Jean-Pierre Riehl, "on" pourrait, sans le désobliger, le définir comme un consensuel humaniste.
Un excellent maire. Qu'attendent les citoyens de leur maire dans une commune… qu'il soit présent, qu'il soit à l'écoute, qu'il agisse, autant que faire se peut, dans le bien de l'intérêt général et, si possible, que ses idées soient en harmonie avec celles de ses administrés. Les clivages, pour autant qu'ils puissent exister, n'ont que peu de place dans la vie d'un village. Il parait permis de dire que Jean-Pierre Riehl répond à ces critères.
Les Sioracois ont un maire qui correspond, bon gré mal gré, aux attentes d'une très forte majorité car, depuis qu'il est en place, il n'a jamais été réellement inquiété.
Je me garderai d'avoir un avis sur ce qui, dans le tréfonds de ses pensées, a pu l'amener à annoncer son intention de se démettre. Dans la presse, le lectorat a lu une version spontanément démentie, au moins en partie.
Et maintenant !
Si les Sioracois ne réussissent pas à convaincre Jean-Pierre Riehl à revenir sur sa décision, deux hypothèses se présentent. Il quitte totalement la vie publique et, là, il faudrait recourir à une élection partielle globale pour élire un nouveau conseil municipal. Le bureau municipal serait alors à recomposer entièrement.
Benjamin Delrieux, benjamin du conseil régional, a clairement fait savoir, sur ce blog, qu'il était favorable au cumul des mandats admis par les textes. Comme tous les adeptes du cumul, il avance une forme de complémentarité... Dans le schéma actuel, il ne pourrait devenir maire qu'en recomposant l'exécutif municipal car il n'est pas le premier maire-adjoint.
L'hypothèse la plus vraisemblable est qu'il reste au conseil municipal et, dans cette éventualité, on procède au glissement dans l'ordre du tableau. Le premier maire-adjoint deviendrait maire, le second prend la place de premier adjoint et ainsi de suite.
Une autre alternative, plus subtile, complexe et inhabituelle, serait de devoir recomposer le bureau en totalité si les élus ne veulent pas entendre parler du glissement du tableau.
Siorac, pour le moment, à l'écart d'une commune-nouvelle.
On ne peut pas dire que les communes-nouvelles suscitent de fortes appétences dans les localités rurales. Trois raisons majeures freinent ces assemblages. La première -et elle n'est pas la moindre-, dans ce champ de culture des égos, les maires tiennent à leur écharpe comme à la prunelle de leurs yeux et passer du gland d'or à celui d'argent, voire de bronze, leur répugne. La seconde, elle n'est pas mineure non plus, les citoyens n'aiment pas du tout que l'on touche à leur commune. À Doissat, on se sent Doissacois et non Belvésois ! La troisième, pas du tout négligeable, est la fiscalité. À Cladech, on n'a pas particulièrement envie de payer pour des investissements nécessaires à la vie culturelle ou sportive d'un lointain village pivot qui pourrait être Cénac, Belvès… ou Siorac. Les notions de partage solidaire et de mutualisation des moyens ont besoin de bousculer bien des schémas pour faire admettre que le financement d'un énième stade olympique, proche de Paris, se répartit de la plage de Bray-Dunes au Capo de Perusato, appendice de Bonifacio… sans oublier les terres éparses.
Siorac, entre St Cyprien, Le Buisson et Belvès pourrait parfaitement être un centre de gravité favorable à l'émergence d'une superbe commune nouvelle chevauchant la Dordogne et rassemblant les communes collinaires voisines et, surtout, réunissant Siorac et le Coux. Vaste programme… pour l'heure, purement virtuel!
Ce magnifique pont est commun à Siorac et au Coux. Il sera, peut-être, un jour au coeur d'une commune-nouvelle.
L'actuel maire du Coux, Michel Rafalovic, qui, sauf erreur grossière, ne semble pas faire allégeance au cercle des féaux de la présidence, affiche un intérêt manifeste pour le regroupement des communes et on a vu, le 4 janvier, se sceller le sort du Coux et Mouzens. Dans le prolongement de cette fusion, l'assemblage de Siorac et du Coux & Bigaroque-Mouzens serait une manière de créer une vaste et puissante entité rurale.
Michel Rafalovic, président la communauté de communes, sait faire bouger les lignes. Pour gagner, il a, idéologiquement, largement empiété.
Michel Rafalovic, lors des vœux de Siorac, a saisi la balle au bond et a suggéré une fusion des deux rives de la Dordogne. La proposition, on ne peut plus cohérente, a fait réagir Jean-Pierre Riehl qui, à juste titre, a fait remarquer que ce schéma ne peut se réaliser qu'avec l'assentiment des Sioracois.
L'inconnue.
Une commune-nouvelle, chevauchant la Dordogne, si elle se réalise avant l'échéance de 2020, amènera l'ensemble du conseil municipal à se choisir son maire et ses maires adjoints. On peut noter que chaque élu compte pour une voix, ce qui est loin de défavoriser la représentativité des communes "absorbées" par une commune plus importante. Un élu de Mouzens représente environ 21 habitants… un élu du Coux plus de 60.
Les manoeuvres ne font que commencer.
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En attente:
"Les voeux à Belvès".
L'histoire d'un ballon du Téléthon.
Nivôse nous a amené... la pluie.
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