Val de Nauze

Merle ; page spéciale de François Muñoz.

 

 

Spécial inauguration des vestiges miniers - janvier 2012.

Conception et réalisation : AROEVEN AQUITAINE

Tour Paul Victor de Sèze

114 rue Georges Bonnac

33000 BORDEAUX

 

Notre maison de Cladech à l'honneur

lors de l'inauguration des vestiges miniers.

 

 

[Cliquez sur les images]

 

Le 30 novembre 2012 restera une date ancrée dans la mémoire de tous ceux qui ont assisté à l’inauguration des murs des fours à chaux et de l’entrée de mine réhabilités. En effet, malgré la rigueur d’une matinée de « frimaire » (comme ce mois du calendrier révolutionnaire portait bien son nom ce matin là par -5 °!), le soleil était au rendez-vous et faisait étinceler la rosée persistante d’une nuit glacée qui avait joliment blanchi notre « domaine » de Cladech. Aurore magnifique. C’était déjà un signe favorable !

 

 

 

La maison de Cladech perlée de rosée blanche au petit matin.

 

       

 

 

Mais le froid ne nous a pas découragés : nous étions là pour rendre hommage à notre patrimoine !

 

Il donnait le « la » à une journée des plus agréables et fructueuses qui venait conclure un projet déroulé sur trois années, ponctué par quatre volets majeurs : une exposition, un livre, et deux restaurations de vestiges.

 

 

 

 

Première halte : une petite visite à notre exposition « une aventure minière en Périgord ».

 

Après la belle réussite des journées du patrimoine, ces retrouvailles autour des sites miniers réunirent une cinquantaine de participants, accueillis par l’équipe AROEVEN composée d’Alain Lacourrège, de Pascale de Charentenay, de Madeleine Cocagnac, d’Isabelle Petitfils, de Corinne Dussau, de Myriam Grandanne, de Karine Garrigues, de Mélanie Lescène, de Corinne Boesch, de Jean-Louis Monribot, de Nathalie Segot et de François Muñoz.

 

 

Une équipe pour accueillir et présenter la sauvegarde de « notre » patrimoine « maison ».

 

Parmi les invités, un bel éventail de personnalités locales et régionales (nous en reparlerons), nous ont fait l’honneur de leur présence, et à leurs côtés, deux anciens mineurs, Messieurs Fongauffier et Migniot, un fils de mineur M. Konopinski, le fils du palefrenier de la mine, M. Alonso et de nombreux passionnés d’histoire.

La rencontre débuta par une visite des vestiges rénovés qui nous donna l’occasion de rappeler quelques éléments clés de cette « aventure minière en Périgord » : les justifications économiques de l’installation de cette petite industrie en pleine campagne, la raison d’être des fours à chaux, l’évocation de la tuilerie-briqueterie disparue aujourd’hui, l’explication de la présence de l’entrée de la galerie de mine, le mystère dévoilé du blason commémoratif gravé sur le fronton de la mine. Dire de façon succincte et synthétique la valeur de ce patrimoine, légitimer sa sauvegarde, tel était l’objectif premier de cette inauguration.

 

 

 

Image d’archive : le site de « notre maison » en 1900 avec la présence de la briquèterie-tuilerie disparue dans les années 30/35. Les fours à chaux sont déjà là (à gauche). On aperçoit aussi sur cette photo d’époque, entre la briquèterie et les fours, un viaduc sur piliers pour acheminer le lignite dans les cheminées des fours. Il ne reste aucune trace de cette construction.


   

Wagonnet pour le transport du lignite

M. Fongauffier, ancien mineur, présent

 

 

 

 

   

A gauche, les fours à chaux pour utiliser sur place le lignite peu rentable en lui-même.

 

A droite, l’entrée de la mine avec son fronton mémorial.

 

 

 

 

 

Présentation des vestiges et rappel historique sur l’époque des mines.


Mais cette journée ne pouvait se réduire à évoquer le passé. Il fallait aussi saisir cette belle opportunité pour nous resituer dans le présent de notre association afin d’en faire partager les valeurs et les engagements, au travers des actions qui sont conduites dans les différents secteurs d’intervention de celle-ci. Pascale, Etienne qu’il ne faut pas oublier, même s’il s’est « envolé » au Taillan, et Alain tenaient beaucoup à cette mise en lumière de l’ensemble des fondamentaux de notre vocation éducative en tant qu’association complémentaire de l’école. Pascale l’exposa dans un propos introductif, sans omettre de souligner le rôle de l’AROEVEN sur le créneau des vacances, via la promotion de séjours qui aident les enfants à se construire et à s’instruire. Corinne présenta ensuite tout le travail effectué en milieu scolaire pour développer la citoyenneté des jeunes, pour préparer ces derniers à leur vie future d’adultes responsables, pour lutter aussi contre le « décrochage » scolaire par des actions spécifiques. A titre d’exemple, parallèlement à notre manifestation inaugurale, le lycée professionnel de Sarlat avait organisé en nos murs une séquence spécifique de formation pour un groupe de 1ère pro, dédiée à une préparation à « l’entrée dans le métier ».

Myriam mit en exergue, avec sa fougue légendaire, la mission qui nous revient de formation des futurs animateurs et directeurs de centres de vacances (ces derniers appelés aujourd’hui « accueils collectifs de mineurs »).

 

 

 

Myriam Grandanne, formatrice BAFA enthousiaste et Directrice de séjours en ACM.

 

Isabelle, pour sa part, s’appuyant sur un diaporama offrant des images de situations vécues dans les activités déployées autour des grands thèmes des classes de découverte de Cladech, préhistoire, Moyen Age, environnement et étude du milieu, développement durable, la rivière,la Dordogne réserve de biosphère, mit en valeur la richesse de l’offre pédagogique proposée aux écoles. Ainsi apparut nettement « le plus » des classes de découverte qui illustrent et confortent les apprentissages scolaires, les rendent plus vivants et concrets, donc plus motivants et attrayants. Nos invités ont pu en avoir un aperçu en croisant les élèves de deux classes girondines de l’école Rosa Bonheur de Bassens qui étaient en séjour découverte « activité artistique théâtre ».


 

 

Pascale de Charentenay, Directrice régionale et Isabelle Petitfils, Directrice du Centre de Cladech exposant la palette des activités variées de l’AROEVEN.


Après cette présentation générale de notre association, Alain Lacourrège adressa en premier lieu, en son nom et au nom de l’AROEVEN, ses remerciements aux personnes présentes en ce jour dédié à la mémoire de tous ceux qui avaient oeuvré à l’exploitation du lignite de 1867 à 1948. Une mention particulière fut naturellement accordée aux personnalités : M. Germinal Peiro, Député, représentant le Président du Conseil Général de Dordogne, Mme Claudine Le Barbier, Conseillère Générale du canton de Belvès et Conseillère Régionale, M. Serge Orhand Président de la communauté de communes, M. Francis Dutard Conseiller Général du canton de St Cyprien, M. Francis Arnaud et M. Jean-Louis Aucouturier, délégués dela Fondationdu Patrimoine, MM. Jean-Luc et Delord et Manuel Lorenzo, des services culturels du Conseil Général, Mmes et MM. les Maires des communes de proximité, Cladech, Veyrines de Domme, Belvès, Allas les mines. Il souligna le rôle essentiel joué par nos deux partenaires dans l’accomplissement de notre entreprise de restauration, à savoir le Conseil Général de Dordogne etla Fondationdu Patrimoine. Leur concours financier et technique s’est avéré déterminant. Alain tint ensuite à mettre en avant la volonté de l’AROEVEN de participer à la réflexion sur l’éducation de la jeunesse d’aujourd’hui, faisant en sorte que l’AROEVEN perpétue son rôle de mouvement pédagogique de recherche et d’innovation auprès de l’Education Nationale.

 


 

Le discours inaugural d’Alain Lacourrège, Président de l’AROEVEN AQUITAINE .

 

Messieurs Aucouturier et Arnaud prirent ensuite la parole au nom dela Fondationdu Patrimoine. Le premier montra, preuves à l’appui, la participation active de son association à la sauvegarde de nombreux édifices périgordins qui, sans elle, seraient appelés à disparaître.La Fondationse penche avec autant d’attention sur le domaine privé que le domaine public. M. Aucouturier affirma avec conviction qu’il se sentait proche des valeurs de l’AROEVEN et heureux de constater qu’autant d’enfants soient accueillis à Cladech et puissent découvrir ce patrimoine pendant leur séjour afin que se transmette aux jeunes générations la richesse de notre histoire. M. Arnaud, pour sa part, développa la philosophie et les choix de son association dans la sauvegarde de vestiges ou monuments appartenant à ce qui est improprement appelé « le petit patrimoine », car il est aussi important que celui qui est « classé », pour garder la mémoire du passé.

 

 

 

   

M. Aucouturier, Délégué départemental 24 et M. Arnaud, Délégué régional Aquitaine,

Représentant la Fondation du Patrimoine, partenaire principal avec le Conseil Général 24.


Madame Le Barbier ne manqua pas de rappeler les liens étroits qu’elle a su tisser, au gré des années et des actions, avec la maison AROEVEN de Cladech et ses équipes successives. Fidélité que nous avons reconnue à sa juste valeur. Elle eut une pensée pour les quatre mineurs dont la vie fut fauchée le 1er août 1900, à l’intérieur de « notre » mine et souligna l’intérêt particulier qu’elle a toujours porté aux différents volets du projet « une aventure minière en Périgord », encourageant le renouveau de l’exposition et la restauration des vestiges. Elle révéla combien elle était attentive et sensible, particulièrement en sa qualité d’ancienne enseignante, à tout ce que le pôle AROEVEN de Cladech engageait en faveur des enfants.

 

 

Mme Le Barbier, Conseillère Générale et Régionale, soutien constant de nos projets. 

 

Monsieur le Député, Germinal Peiro, Vice-président du Conseil Général, insista également de son côté, sur sa proximité, en tant qu’ancien instituteur, avec l’association complémentaire de l’école qu’est l’AROEVEN. Il précisa que le Conseil Général avait constamment été soucieux des besoins de celle-ci. Lui-même, n’a pas hésité à mettre en oeuvre une procédure administrative exceptionnelle pour venir en aide à notre association confrontée à la nécessité de moderniser le coûteux assainissement du centre. Il se félicita de l’excellente collaboration entre Conseil Général et Fondation du Patrimoine pour permettre des réalisations comme celle qui nous réunissait ce jour.

 

   

Germinal Peiro, Député et Vice-Président du Conseil Général, représentant le Président Cazeau, excusé

 

En conclusion, nous ne pouvons que nous réjouir de la qualité de cette rencontre qui résonne comme un point d’orgue apporté à notre projet, accompagné de la satisfaction du devoir accompli. Nous n’avons pas laissé tomber en ruine et mourir de leur belle mort nos vestiges. Nous avons rendu l’hommage qu’ils méritaient aux « gueules noires » du Périgord noir !!! Et cela, ne l’oublions jamais, grâce aux pionniers de ce projet, Alain Paulhiac et Madeleine Cocagnac, qui en écrivirent la première page dès 2003 !

 

 

 

Madeleine Cocagnac, pionnière avec Alain Paulhiac du projet d’exposition sur les mines.

 

Au terme de cette matinée qui s’était déroulée dans une ambiance tout à la fois conviviale et solennelle, un apéritif fort bien préparé par Mélanie et son « aide de camp » Corinne, fut servi aux invités. Ce moment permit des échanges chaleureux propres à créer des liens précieux pour le futur. L’hypocras-maison en particulier, dosé parfaitement par le duo Mélanie-Karine, eut un succès incontesté, et donna à cette inauguration une petite note médiévale ! Personne ne se plaignit du léger accroc historique entre le temps des chevaliers et le temps des mineurs, tant le nectar était plaisant en bouche !!!

 

 

 

Une entrée de mine voisine (en face de la nôtre) présentée par ses propriétaires, à gauche, en présence de M. Migniot, à droite, ancien cadre de la mine et fils du Directeur de 1919 à 1947.

Cette galerie est parfaitement conservée intérieurement. La proximité des entrées de mines atteste de l’ampleur du réseau souterrain comportant entre 3500 et 5000 m de galeries sous le plateau.

 

François Muñoz

Coordonnateur Patrimoine

AROEVEN AQUITAINE.

 


Particulièrement sensible à l'invitation de l'A.R.O.E.V.E.N pour cette manifestation je voudrais remercier François pour cette parfaite restitution émouvante d'une journée patrimoniale peu ordinaire.

Mes remerciements vont naturellement aussi à deux amies Madeleine Cocagnac, tutrice de l'A.R.O.E.V.E.N, et à sa directrice, Isabelle Petitfils, sans oublier Alain Paulhiac qui a fourni un travail pédagogique plus que considérable pour pérenniser cette épopée minière.

Le personnel d'intendance de Merle sait combien j'apprécie son travail et combien il est remarquable de se donner généreusement, sans ratiocination, pour faire vivre une association. Je pense, naturellement, à Jean-Louis Monribot, le factotum de Merle, à ma jeune voisine Nathalie Ségot, à ma petite cousine Corinne Boesch et à celles et à ceux qui ont contribué à la renaissance de Merle et qui, pour des raisons diverses, n'y sont plus ; notamment la retraite bien méritée.

Une pensée aussi pour celles et ceux qui ont travaillé dans ce chantier minier et qui ne sont plus. Je "féminise" ce souvenir car ma voisine Denise Lacan fut de cette épopée. Je garderai  précieusement la souvenance des mineurs que j'ai connus et rencontrés, il y a une dizaine d'années, quand, pour un journal aquitain j'ai essayé de présenter ces hommes, par ailleurs, presque tous entrés en résistance. Sans minorer les autres personnages celui qui m'a le plus touché prit adolescent le chemin de la mine pour aider les siens. Il travaillait 50 heures par semaines. Ému par l'Homme du 18 juin, qu'il voulait rejoindre, il se fit interpeller à Lille et fut captif Outre-Rhin pendant cinq ans.

Si l'on a pu se réjouir de rencontrer, toujours avec autant de plaisir, Georges Fongauffier, Marcel Fauqueux, Paul Feyt ou Paul Migniot il ne faut pas oublier ceux qui, dans ces galeries incertaines, ont gagné âprement leur vie. Depuis une grosse dizaine d'années je poursuis, inlassablement, les décideurs pour que le nom des quatre malheureux mineurs victimes d'un coup de grisou, en août 1900, soit gravé sur une plaque visible au niveau de Merle. Puissions nous un jour y parvenir !

 

Quand mon ami Georges Fongauffier, interviewé par France 3 Périgords, évoqua ses souvenirs il parla d'un cheval ; Charlot. Cette évocation me toucha car Charlot était le cheval de mes parents. Il leur fut enlevé, par réquisition, lors de la guerre. Charlot a fait des centaines de fois le tour de Belvès, avec ma mère, pour livrer le lait au cours des années 30.

 

 

Excuse moi François, je suis certainement trop prolixe ; c'est l'essence même des vieilles badernes mais les jeunes  ne peuvent pas comprendre…

 

P.F

 

 

 



21/01/2013
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