Val de Nauze

Quelle femmes devraient, selon vous, accéder au Panthéon..

 

 

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Un petit retour en arrière. Prévu, à l'origine, au xviiième siècle pour être une église qui abriterait la châsse de sainte Geneviève, ce monument a maintenant vocation à honorer de grands personnages ayant marqué l'histoire de France.

 

C'est, curieusement, la monarchie de Juillet qui a retiré l'église Sainte-Geneviève au culte catholique et lui a rendu sa destination de panthéon. Il est alors appelé alors "le Temple de la Gloire". David d'Angers refait le fronton et la célèbre devise, d'inspiration du Consulat, "Aux grands hommes, la patrie reconnaissante" réapparaît. Pourtant, durant cette période personne ne sera " panthéonisé ".

 

L'éphémère Deuxième République, elle aussi assassinée, comme la Première, par la famille Bonaparte qui en a pris l'habitude, l'Académie française n'a pas cru devoir imaginer le substantif de "républicide", de 1848 à 1851, envisage d'en faire "Le Temple de l'Humanité", mais elle n'y installe pas de nouvelles personnalités..

 

Un concept fait son chemin. Depuis quelques semaines l'idée avance de faire entrer une première touche de féminité au Panthéon devenu un temple la République.

 

Notons, au premier chef, que c'est tout de même un paradoxe qu'il n'y en ait si peu dans ce musée de la mémoire au pays où l'on se targue d'être celui des Droits de l'Homme; toujours cette phraséologie, l'homme, même s'il faut la prendre avec une portée générale.

 

Les adeptes de l'assassin de la Première République qui mettent en avant le Code civil, un des rares points, en partie positifs, à porter au crédit de ce tyran,  [en fait l'Homme du 18 Brumaire n'a fait que désigner quatre éminents juristes : François Denis TronchetFélix Julien Jean Bigot de PréameneuJean-Étienne-Marie Portalis et Jacques de Malevillepour rédiger le projet de « Code civil des Français », sous la direction de Cambacérès] renégat de la grande Révolution française, veulent oublier que le Code civil français déclare la femme incapable juridiquement ; elle est sous l'autorité de son père puis de son mari. En revanche, la veuve jouit, en théorie, de la plénitude de ses capacités juridiques, droit de vote exclu. En effet, la veuve ayant eu des enfants reste surveillée par un Conseil de famille composé de membres de la famille de son mari. Ce dictateur cynique et paranoïaque, en bon phallocrate de son temps, n’est pas très sensible à la cause féministe et il aurait déclaré "je n’aime pas les femmes qui se mêlent de politique".

Notons qu'avec un zest d'objectivité force est d'admettre qu'il aura fallu attendre la Libérationpour que les femmes françaises deviennent citoyennes à part entière, avec le droit de vote et d'éligibilité, dix ans après les Turques, qui, grâce à l'ardent laïqueMustapha Kemal l'avaient obtenu en 1934. Il aura fallu attendre 1970 pour que les prérogatives de chef de famille soient juridiquement partagées. 

Il eut paru aussi simple, à l'époque, de la rédaction de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme et du Citoyen de retenir plutôt les Droits des personnes mais quand Condorcetestima que les Droits de l'Homme devaient, aussi, s'appliquer aux femmes il fit, un peu sourire, et d'aucuns pensaient qu'il allait… un peu loin. Pourtant les femmes ont, au moins, autant, si ce n'est plus, -et c'est mon humble avis- contribué à l'avancée de l'humanité et il paraît singulier, voire choquant, que le Panthéon soit encore, à ce jour, un lieu réservé plus que majotitairement à la masculinité.   


 

Elles y sont déjà.

 

Maria Salomea Sklodowska est née le 7 novembre 1867 à Varsovie. Son père est professeur de physique et de mathématiques et sa mère institutrice. Brillante élève, elle reçoit son diplôme de fin d’études secondaire en 1883 avec une médaille d’or. Pendant l’occupation russe, comme l’université est devenue inaccessible aux femmes, Marie Curie continue ses études dans une université clandestine.

 

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Pierre et Marie Curie : même intérêt, même passion

En 1891, elle débarque à Paris pour étudier les sciences physiques et les mathématiques à la faculté des sciences où elle bénéficie des cours d’éminents professeurs à l’instar de Paul Painlevé, Paul Appell, Léon Brillouin et Gabriel Lippmann. Deux ans après, major de sa promotion, elle obtient sa licence ès sciences physique et l’année suivante, elle empoche sa licence ès sciences mathématiques. Plus tard, elle intègre le laboratoire des recherches physiques de Gabriel Lippmann.

En 1894, elle fait la connaissance de Pierre Curie qui deviendra son époux le 26 juillet de l’année suivante. Alliant vie familiale et carrière scientifique, elle obtient son diplôme d’agrégation de physique en 1896 et met au monde sa première fille, Irène, le 12 septembre 1897. Au cours de la même année, elle entame des travaux de recherche sur les rayonnements émis par l’uranium (une découverte d’Henri Becquerel) à l’École supérieure de physique et de chimie industrielles de Paris.

En 1898, Pierre Curie rejoint sa femme sur son étude de la radioactivité et reçoit la permission d’utiliser le rez-de-chaussée de l’École de physique et de chimie comme laboratoire de recherche. Le 18 juillet 1898, Marie Curie officialise la découverte d’un élément qu’elle nomme polonium en référence au pays où elle est née. Le 26 décembre suivant, elle annonce avec Gustave Bémont la découverte d’un autre élément qu’ils appelleront le radium. Tous ces travaux délicats sont réalisés par le couple Curie dans des conditions logistiques très difficiles.

Deux fois le prix Nobel

Le 10 décembre 1903, Marie Curie reçoit le prix Nobel de physique avec son époux Pierre Curie et Henri Becquerel. Elle est la première femme lauréate du prix Nobel. La même année, elle est également la première femme à recevoir la Médaille Davy. Un an plus tard, elle obtient la médaille Matteucci.

Marie Curie perd son mari dans un accident de voiture à cheval en 1906. Elle récupère alors le poste de ce dernier à la Sorbonne. Elle est la première femme (une fois de plus) à être professeur dans cette université. En 1909, elle devient professeur titulaire de physique générale et de radioactivité. 

Le 10 décembre 1911, elle reçoit son deuxième prix Nobel, faisant d’elle la seule personne à recevoir deux prix Nobel pour ses travaux de recherches scientifiques.

Le scandale sur l’affaire Langevin a lieu en même temps que ce couronnement. Il s’agit d’une prétendue liaison entre Marie Curie et Paul Langevin, liaison qui est démentie par les deux parties. 

La création d’un Institut du Radium qui sera destiné à la recherche médicale contre le cancer, en collaboration avec l’Institut Pasteur, se concrétise en 1911. L’institut ouvre ses portes en 1914. Pendant la guerre, l’Institut du Radium ferme temporairement, car Marie Curie et toute l’équipe se mobilisent sur le front avec des unités de secours disposant de matériel radiographique, qui permet de faciliter les interventions chirurgicales des victimes de guerre.

A la fin de la guerre, Marie Curie retourne à l’Institut du Radium avec sa fille Irène Joliot-Curie comme assistante. Plus tard, l’Institut du Radium change de nom et devient l’Institut Curie. Sa petite fille, Hélène Langevin-Joliot, est chercheuse au CNRS.

Marie Curie décède le 4 juillet 1934 suite à une leucémie qu’elle a dû contracter durant ses travaux de recherche sur la radioactivité. À la demande du président François Mitterrand, les cendres de Pierre et Marie Curie sont transférées au Panthéon à Paris le 20 avril 1995.

 

Sophie Berthelot, née Niaudet en 1837 et morte le 18 mars 1907, est une femme scientifique française.

Elle meurt le 18 mars 1907, quelques heures avant son mari, le chimiste et homme politique Marcellin Berthelot, qu'elle a épousé en 1861.

Elle est la première femme à avoir ses restes déposés au Panthéon, avec ceux de son mari, car « les deux époux, qui s'étaient tendrement aimés, avaient demandé à ne pas être séparés dans la mort plus qu'ils ne l'avaient été dans la vie »2. Cette distinction lui a été attribuée « en hommage à sa vertu conjugale », étant morte à quelques heures de son mari.

De leur union sont issus six enfants2, dont l'homme politique André Berthelot (1862-1938), le savant Daniel Berthelot (1865-1927), le diplomate Philippe Berthelot (1866-1934) et le philosophe René Berthelot (1872-1960)1.

Marie Curie et Sophie Berthelot sont les deux seules femmes inhumées au Panthéon de Paris.

Un lycée de Calais porte le nom de Sophie Berthelot.

 


 

 

 

Elles pourraient y entrer.

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Louise Michel, née le 29 mai 1830 à Vroncourt-la-CôteHaute-Marne et morte le 9 janvier 1905 à Marseille, alias « Enjolras », est une institutricemilitante anarchistefranc-maçonne, aux idées féministes et l’une des figures majeures de la Commune de Paris. Première à arborer le drapeau noir, elle popularise celui-ci au sein du mouvement anarchiste.

Préoccupée très tôt par l'éducation, elle enseigne quelques années avant de se rendre à Paris en 1856. À 26 ans, elle y développe une activité littéraire, pédagogique, politique et activiste importante et se lie avec plusieurs personnalités révolutionnaires blanquistes de Paris des années 1860. En 1871, elle participe activement aux événements de la Commune de Paris, autant en première ligne qu'en soutien. Capturée en mai, elle est déportée en Nouvelle-Calédonie où elle se convertit à la pensée anarchiste. Elle revient en France en 1880, et, très populaire, multiplie les manifestations et réunions en faveur des prolétaires. Elle reste surveillée par la police et est emprisonnée à plusieurs reprises, mais poursuit inlassablement son militantisme politique dans toute la France, jusqu'à sa mort à l'âge de 74 ans.

Elle demeure aujourd'hui une figure révolutionnaire et anarchiste.

 

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Joséphine Baker, née Freda Josephine McDonald le 3 juin 1906 à Saint-Louis (Missouri) et morte le 12 avril 1975 dans le 13earrondissement de Paris, est une chanteusedanseuse et meneuse de revue. D'origine métissée afro-américaine et amérindienne des Appalaches, elle est souvent considérée comme la première star noire. Elle prend la nationalité française en 1937 et, pendant la Seconde Guerre mondiale, joue un rôle important dans la résistance à l'occupant. Elle utilisera ensuite sa grande popularité dans la lutte contre le racisme, et pour l'émancipation des Noirs, en particulier en soutenant le Civil Rights Movement de Martin Luther King.

 

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Marthe Richard, née Betenfeld le 15 août 1889 à Blâmont et morte le 9 février 1982 à Paris, est une prostituée, aviatrice, espionne et femme politique française. La loi de fermeture des maisons closes en France en 1946 porte communément son nom.

Issue d'une famille modeste (son père est ouvrier brasseur et sa mère domestique), Marthe Betenfeld est envoyée quelques années dans une institution catholique. Puis elle devient à Nancy apprentie culottière, à quatorze ans. Le métier ne l'enchantant guère, elle fugue de chez ses parents. Elle est interpellée pour racolage en mai 1905 par la Police des mœurs et ramenée chez ses parents. Elle fugue à nouveau à 16 ans et se retrouve à Nancy, ville avec une importante garnison militaire, où elle tombe amoureuse d'un Italien se disant sculpteur mais qui se révèle être un proxénète. Il l'envoie sur le trottoir, puis elle devient prostituée dans les « bordels à soldats » de Nancy. Devant effectuer plus de 50 passes par jour, elle tombe rapidement malade et contracte la syphilis. Renvoyée du bordel, dénoncée par un soldat pour lui avoir transmis la syphilis et fichée par la police (où elle est inscrite comme prostituée mineure le 21 août 1905), elle est contrainte de s'enfuir à Paris. Elle rentre dans un « établissement de bains » rue Godot-de-Mauroy (maison close d'un standing supérieur à ses anciennes maisons d'abattage) où elle rencontre, un soir de septembre 1907, Henri Richer, mandataire aux Halles. Le riche industriel a le coup de foudre et l'épouse le 13 avril 1915. Elle fait table rase de son passé et devient une respectable bourgeoise de la Belle Époque dans son hôtel particulier de l'Odéon. Elle demande à être rayée du fichier national de la prostitution, ce qui lui est refusé.

 

 

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Lucie Aubrac (de son vrai nom Lucie Samuel, née Bernard), née le 29 juin 1912 à Paris de parents originaires de Saône-et-Loire, morte le 14 mars 2007 à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), est une résistante française à l'Occupation allemande et au régime de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle est l'épouse de Raymond Aubrac.

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Certains imaginent Olympe de Gouge. Cette grande figure de la Révolution pensait que si elles, les femmes, avaient droit à l'échafaud elles pouvaient prétendre à l'égalité. Il paraît, cependant, difficile d'admettre au Panthéon quelqu'un dont on n'a pas de traces de ses restes...

Autre figue, pour les traditionalistes, Jeanne d'Arc. Pour la même raison cela parait plus qu'improbable. 





20/10/2013
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