Val de Nauze

Quelques toponymes surprenants de nos lieudits.

 

St PARDOUX & VIELVIC

 Duravel-en-Bessède

 

Tout le monde, dans nos campagnes nauzéennes, a entendu parler du Camp de César, où jamais l'ambitieux romain, connu sous l'anthroponyme de Jules César, Caius Iulius Caesar IV à sa naissance, le 12 ou 13 juillet - 100, Imperator Iulius Caesar Divus après sa mort, aux Ides de Mars, le 15 mars 44 av J.C, ne mit les pieds. En empruntant la R.D 54, route qui relie Cadouin à la porte quercynoise de Marminiac, d'aucuns se surprennent à intercepter le panneau d'un lieudit singulier : Duravel.

 

 

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Ce lieudit sylvestre, tout près du Camp de César, curieux homonyme d'un bourg quercynois porte le nom de Duravel. 

 

Quand on se promène dans nos campagnes certains lieudits nous surprennent. Ainsi, tout près de Belvès, on trouve un Limoge, sans s final. Deux Waterloo se font face, à 600 mètres l'un de l'autre, un à Vergt-de-Biron et l'autre à St Martin-de-Villeréal. Celui de Vergt-de-Biron se cale entre la Combe de Satan, Beauséjour et Fiancette.

Ne parlons pas de ces toponymes qui surgissent un peu partout ; tels Maison-Neuve, Bel Air, Lavergne, Les Vitarelles ou les Cabanes, ni de tous les hagiotoponymes qui, pour être différenciés, sont très souvent complétés d'une référence géographique ; par exemple St Avit-de-Bessède.

Pour Waterloo il paraît quasi-certain que ces lieudits aient été habités par un malheureux "grognard" qui revint de ce champ de bataille où, dans son ire et le dépit de son ego, chuta l'assassin de la Première République.  Notons qu'il existe une cité des Flandres françaises Wattrelos, ville de la couronne Lilloise de 41 000 habitants, qui en néerlandais se prononce Waterloo. Les deux villes ont la même étymologie ; pente, prairie (néerlandais lots, los, suédois lösa « pente ») [près] de l'eau (germanique *watar) (?), ou de Watheri, anthroponyme germanique (glose ?) étymologie peu sûre. On notera que Waterloo par son passé historique est beaucoup plus connu que Wattrelos qui est plus que deux fois plus importante. Waterloo n'était qu'un gros village du Bruxellois, le 18 juin 1815, quand celui qui voulait être le maître du monde essuya son échec le plus sévère, un autre 18 juin, 125 ans plus tard, propulsa un autre personnage. Wattrelos, à la même époque approchait des 5000 habitants.

 

 

Cliquez sur la carte et les images.

 

 
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 Jadis ce lieudit de Duravel-en-Bessède se trouvait au coeur d'un maillage de chemins ruraux qui, aujourd'hui, sont oblitérés par la nature.

 

  

 

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Revenons à nos moutons occitans et attardons nous sur l'écart saint-parducien de Duravel. Comme pour nos voisins waterlootois des confins du Périgord et de l'Agenais il paraît vraisemblable que l'habitant de Duravel-en-Bessède ait, dans une vie antérieure, un passé quercynois en bordure du Lot.

 

On n'a aucune certitude sur l'étymologie du Duravel quercynois. Une expertise de spécialiste d'onomastique pourrait s'inspirer de dur, cette racine, durius en latin, nous ramène à l'eau. Notons que la racine celtique dubro- (voir Douvres) et en gallois moderne dwr qui signifie "eau" est aussi apparentée à "dobhar" en irlandais.

Notons que la vallée portugaise du Douro est bordée de vignobles réputés. Elle serait, elle aussi, à rapprocher de l'eau.

 

Certains se plaisent à rapprocher Duravel, cité des berges du Lot, à Lalinde, bastide anglaise des rives de la Dordogne. Pourquoi pas... D'eau à Duravel-en-Bessède il n'y en a point ; mis à part un fossé qui se déverse dans le Raunel. On notera l'orthographie de l'hydronyme du Raunel ; sur le cadastre saint parducien il est identifié Rhônel. Il est par cette licence orthographique, dans son creuset supérieur, un infinitésimal petit Rhône.

 

Dans l'Antiquité, les Romains avaient signalé l'existence de l'agglomération en lui donnant le nom de Diolndunum (mentionné Diolindum) sur la carte de Peutinger du IIème-IVème siècle). Ils y avaient installé une (station), un établissement officiel qu'ils implantaient sur les routes stratégiques de l'Empire, Le vicus gallo-romain s'étendait à l'ouest du présent bourg, sur un espace remarqué par les historiens du XVIIème siècle du fait de la diversité des vestiges antiques recueillis dans les ruines.

 

En 1970, on a trouvé une grande mosaïque orientée ouest-est, ainsi que d'autres fragments. L'expertise effectuée par un laboratoire spécialisé du C.N.R.S a établi qu'elles provenaient d'ateliers de mosaïstes du Sud-ouest de la Gaule qui fournissaient aux IV e et V e siècles, les demeures aristocratiques de l'Aquitaine. Dans le même quartier, ainsi qu'à l'ouest, et vers le sud en direction du château de la Gineste, d'autres vestiges de Fiolindunum sont ressortis au hasard de travaux effectués au cours des dernières décennies. Le lotissement de l'Oratoire, la cour des écoles, ont révélé, l'un des sous-bassements, l'autre des mosaïques romaines qui furent recouvertes de terre. Ces découvertes se sont ajoutées à d'autres faites antérieurement, à des époques différentes. Ainsi, au XVIIe siècle, un inventaire archéologique de trouvailles provenant de Duravel avait déjà permis une localisation de la partie sud du "vicus", dans la plaine. Cette implantation fut confirmée par des fouilles effectuées au XIX e siècle-vers 1874-autour et à l'intérieur d'une tour ronde antique, dite Roc de la Pile. On sait maintenant que Diolndunum, au nord atteignait le pied des collines. Pour en savoir davantage des recherches programmées seraient utiles.

Quelle surprise quand on constate que Duravel, bourg de 960 âmes, proche de Fumel, comptait, en 1793, 5900 habitants, Fumel en avait 1939, Sarlat 7877 et Cahors 12000 ! 

 



08/09/2013
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