Réquisitoire sociétal au Fon du Loup.

Le Fon du loup, faut-il le rappeler, est une "fantaisie" orthographique. Là il n'y a pas de trace de la moindre fontaine. Sur ce flanc collinaire ce n'est pas dans un fond qu'a été créée, il y a tout juste 10 ans, cette scène théâtrale très originale. Carvès, commune hyper-rurale, a su, avec les Z'Igolos, donner une dimension culturelle et ludique à cette communauté rurale. Avec le Fon du loup, aujourd'hui décennal, Carvès démontre que la culture peut merveilleusement s'inviter… le soir au fond des bois.

Celles et ceux qui, ce samedi 27 juin, ont décidé d'aller au Fon du loup pour "le droit se meurt" n'ont certainement pas regretté leur choix. On trouvait là des personnes de tout le département, des citoyens anti TAFTA, des disciples des sensibilités plurielles de la gauche la plus authentique, celle qui se démarque franchement de la gauche d'opérette, fallacieuse, précieuse, suffisante, élitiste et mondaine, des personnes proches d'ATTAC, de Sepanso, d'Emmaus et d'autres, beaucoup plus nuancées, mais qui, tout de même, ont osé secouer le conformisme sociétal où l'on voudrait nous enchâsser. Bravo à elles.

Le juge, devenu procureur, dressa un sérieux réquisitoire contre ceux qui nous gouvernent. Notons qu'un débat avec le public a suivi.

Grâce aux superbes images de Bernard Malhache nous avons un témoignage vivant de cette soirée, au fond des bois, ou de ce qu'il en reste. Sur les "pechs"* carvésois on a su s'indigner de nos dérives.

*"pech" terme occitan qui désigne un relief collinaire, le plus souvent sec.

Pierre Fabre.