Val de Nauze

Si la matrice des souvenirs des internautes nous était contée !

À la recherche du temps passé.

 

Le blog, qui se conjugue au passé, au présent et, un peu, au futur ne compte pas aller "À la recherche du temps perdu"; laissons ce pastiche aux admirateurs de Marcel Proust. Le temps perdu sur les bancs des écoles, des universités, sur les lieux de travail n'est pas du temps perdu mais, plutôt, du temps utile à celles et à ceux qui s'en sont servi comme espace d'appropriation de savoir, de techniques et d'acquis transmissibles. 

 

 

Bernard Malhache a réagi à la parution de l'article "P.R.S qu'es aquo" et, à propos de son appendice "Souvenirs de jeunesse", il a formulé une belle idée :

… ce serait peut-être sympa de proposer à tes lecteurs de raconter leurs débuts professionnels. Ce n'est qu'une simple suggestion.

 

 

 

Dans la carrière d'une infirmière il y a forcément eu une première piqûre. 

 

 

 

 

Nous avons tous des souvenirs très anciens. Certains se rappellent du jour où ils sont entrés à l'école primaire. Cette souvenance là est rare, voire rarissime, mais, plus proche dans l'archivage de leur "disque dur", certains retrouvent parfaitement nets leurs premiers pas au collège, au lycée, à l'université ou dans la vie active.

 

 

Ce blog n'a pas l'intention de proposer un plagiat des souvenirs d'enfance de Pagnol mais plutôt de faire émerger des souvenirs pris dans les décennies antérieures. Il paraît faux, archifaux, de dire que l'on a rien à dire.

Nous n'aurons pas la prétention de réécrire, par épisodes, à la mode "nauzéenne", "Les lettres de mon moulin"; laissons à Daudet cette finesse de retracer une Provence qui fut bucolique. Il n'y a, heureusement, pas besoin d'avoir une qualité dithyrambique de plume hugolienne ou balzacienne. Ce blog, pour relater ces passages qui nous ont marqués et cette culture, à la croisée du traditionalisme et du modernisme, qui nous échappe, n'a nullement besoin d'être un atelier de rhétorique.  

Il y a quelques années les enseignantes de Sagelat ont envoyé leurs élèves à la rencontre des anciens Fongauffiérains qui estimaient n'avoir rien à leur dire de particulier. Ces écoliers sont, néanmoins, revenus dans leur classe riches de témoignages d'une valeur insoupçonnée.

Les jeunes élèves d'aujourd'hui ont certainement une notion bien imprécise de ce que pouvait être les battages dans les cours de ferme, appelées sols, il y a 70 ans. Si, de nos jours, nous sommes habitués à voir les pelles mécaniques fouiller le sol, pour placer des conduites d'eau ou des câbles, certains, parmi les aînés, se souviennent certainement de la première excavation mécanique qui a supplanté les travaux hautement pénibles des terrassiers. Ce serait magnifique d'obtenir le témoignage du ressenti d'un conducteur d'engin qui a vécu cette mutation. Quand les tronçonneuses ont supplanté les passe-partout ce fut, aussi, une révolution pour les bûcherons.

 

 

 

Le passe-partout, de nos jours, est devenu un sport insolite. Jadis il était une pénible méthode de travail, néanmoins empreinte d'élégance et de savoir faire, des ouvriers forestiers.

Image http://fr.wikipedia.org/wiki/Scie_passe-partout#mediaviewer/File:Metsameheteade.jpg

 

Le récit d'un jeune rural racontant son admission dans le cercle des grands avec sa présence acyive aux battages serait, certainement, un témoignage d'un passé récent mais tellement obsolète aujourd'hui. Plus intime, mais tellement beau, la participation, pour la première fois, à la naissance d'un bébé relatée par une sage-femme, un médecin ou une personne d'une maternité, serait un merveilleux témoignage d'un(e) novice dans une vie noble au service de ses concitoyennes.

Imaginons l'émotion et le trouble d'un instituteur, ou d'une jeune institutrice, que les professeurs des écoles veuillent bien m'excuser de l'emploi de ce substatif, qui,  à son premier jour d'entrée dans "sa" classe, se sent jaugé(e) par ses petits. Plus forte encore, sans doute, sont l'émotion et l'inquiétude quand l'inspecteur primaire vient s'assurer de la pédagogie du débutant ou de la débutante.

Le jeune élève du chemin de fer, tout juste promu facteur-mixte, qui, par le geste, qui n'est pas du tout anodin, surtout en voie unique, de présentation à l'ouverture de son guidon de départ donne la permissivité de mouvement au conducteur engage sa responsabilité sécuritaire actant sur une certitude avérée de voie libre. C'est un peu similaire à  la responsabilité morale de remise d'un permis de conduire. Pour un conducteur de métropolitain la conduite, sans moniteur, de sa première rame doit laisser bien souvenirs, émotion, fierté, appréhension...

 

Il n'y a pas de métiers nobles et d'autres moins. Le jeune apprenti charpentier qui, dans les années 50, assistait son formateur pour la pose de poutres, chevrons et lambourdes a certainement bien des choses à dire. Le jeune facteur, investi des prérogatives de distribution du courrier, fermement chapitré sur la confidentialité des plis qu'il transportait, a du se poser bien des questions quand, pour arranger ses destinataires, défiant le risque de sanctions, il confia, ponctuellement, le journal à son voisin, pour satisfaire une attente, ou, jadis, laissait le courrier chez le voisin qui le remettait aux enfants rentrant de l'école.

Tous ces personnages et tant d'autres composent une matrice du souvenir en sachant que personne n'a abordé la vie active de la même manière.

 

Si vous souhaitez rappeler comment vous êtes arrivé dans la vie active, même d'une manière anonyme si vous y tenez, ou comment vous avez changé de métier faites parvenir votre texte à pierrefabre@infonie.fr si possible avec un support photographique. Si vous pensez ne pas savoir le présenter contentez-vous d'en jeter la trame avec les points clé et, après mise en forme, ce projet sera soumis à votre validation.

 

Il serait particulièrement dommageable qu'il n'y ait aucun retour de la part d'un lectorat qui, semble-t-il, pourrait faire apprécier ces témoignages.

Il faut savoir donner du temps au temps. Vos suggestions peuvent attendre leur mûrissement mais veillez à ce qu'elles ne chutent point dans les gigantesques encyclopédies des vœux pieux ou de l'oubli

 



25/01/2015
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