Val de Nauze

Un chantier oublié.

 

 

SAGELAT

 

Il y a près de 160 ans le Val de Nauze était un long chantier. Les équipes de terrassiers, maçons et artificiers, à pied d'œuvre, s'affairaient à creuser, à niveler et à bâtir les ouvrages pour l'assiette de la voie ferrée. Un peu plus loin, à la ligne de partage des eaux Dordogne-Lot, les mineurs réalisaient un long souterrain de 1862 mètres, le deuxième en longueur, pour la Compagnie d'Orléans, appelée le P.O.

 

 

On a du mal à imaginer, dissimulés sous cette verdure automnale, les vestiges de la sablière de Rouchy. 

 

Après avoir atermoyé, notamment pour insérer la gare de Belvès qui avait été envisagée à 300 mètres au nord de Fongauffier la décision fut prise de l'implanter à son emplacement, il a bien fallu se résoudre à finaliser le chantier et ce ne fut pas une mince affaire. Sans parler du tunnel qui fera l'objet d'un thème en amont du cent cinquantenaire, imaginons quelques instants le remblai de Raunel, les viaducs et les tranchées de plusieurs centaines de mètres ! Si, pour le génie civil, nous sommes aujourd'hui fiers, à juste titre, du viaduc de Millau songeons à l'immense satisfaction légitime des bâtisseurs du viaduc en courbe de Larzac.

 

 

Une autre image de l'excavation de la sablière abandonnée depuis plus d'un demi-siècle.

 

La gare de Belvès se positionne entre le viaduc de Fongauffier, 14èmeouvrage ferroviaire du département, 115 mètres, et celui de Lagrange qui, avec ses 178 mètres se place à la 8ème place. La première revient à Larzac, 301 mètres.

 

Pour réaliser  ces ouvrages il a fallu avec des moyens à peine différents des bâtisseurs du pont Gard, si ce n'est que ces derniers n'avaient pas d'explosifs, s'atteler au charroi des matériaux et avec un respect naturel manifeste de la nature. À l'époque on gâchait beaucoup moins de terrain qu'aujourd'hui pour les ouvrages d'art  et surtout on cherchait à les rendre peu vulnérables en évitant, autant que faire se peut, les zones inondables.

Les matériaux, eux aussi, étaient issus des carrières du voisinage. Les temps étaient, certainement, durs à l'époque pour les ouvriers de ces chantiers ; ils l'étaient encore plus pour les bêtes de somme. Le charroi se faisait avec des bœufs dont les seuls remerciements, outre les coups de bâtons qu'ils recevaient abondamment pour leur travail, furent de finir à la boucherie.

 

 

L'érosion, au cours des seize décennies précédentes, a bien modifié la brêche du pré de Rouchy d'où sont partis des centaines de tombereaux de terre vers le viaduc de Fongauffier.


Notons que la vulgarisation du ciment moderne, vulgarisation qui n'intervint qu'à la fin du XIXème siècle, n'était pas encore à ce rendez-vous. Les bâtisseurs ont donc du travailler avec du mortier conçu avec de la terre et du sable du pays. La pierre de notre région présente la joliesse ocre du matériau qui s'inscrit à merveille dans le décor de notre superbe Périgord sud-oriental.

 

Prochain sujet sur ce thème : présentation du viaduc dit de Fongauffier.

 

Texte et photos Pierre Fabre.



04/10/2012
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