Val de Nauze

Quand on parle d'un chantier pharaonique, on pense, au premier chef, à l'Égypte antique et  aux traces de cette civilisation.

Si l'on franchit les siècles, on imagine la Grande Muraille de Chine, Machu Picchu, Versailles, les autoroutes, les chemins de fer, les ouvrages d'art, tels  la Tour Eiffel, le viaduc de Garabit, le viaduc de Millau, le tunnel sous la Manche... et tant d'autres. Ils ont marqué l'histoire et accompagné les civilisations.

De nos jours, quand on pense aux chantiers pharaoniques, on associe toujours ces chantiers à la démesure, à la mégalomanie ou à l'utilité plus que discutable.

Mieux vaut, pour un chantier virtuel, être le concept d'un mégalomane proche du pouvoir, qui veut imposer une trace pour satisfaire son égocentrisme, que le projet de rationalistes qui voudraient amener la grande vitesse ferroviaire à la frontière italienne.

De nos jours, tout chantier, de la plus modeste carrière d'argile bentonite au canal interocéanique,  rencontre des opposants qui entendent mettre en avant les contresens et les risques encourus par la nature. Chambrelland et Brémontier, en chamboulant l'écosystème des Landes de Gascogne, comme aujourd'hui "on" tient à le faire aux portes de Nantes, ont rencontré bien peu d'opposants, d'autant plus que ce chantier était voulu par l'empereur.

Plus modestement, le contournement de Beynac qui, lui aussi, fait débat ne rencontre pas que des partisans. Ce chantier pharaonique nous promet de saccager un des plus beaux sites du Périgord. Réussira-t-il, alors que l'endettement du pays n'a jamais été aussi effrayant, à sacraliser le président du conseil départemental qui s'est engagé à en faire le hobby de sa première mandature de président. C'est ce que l'avenir nous dira.