Un pontife qui eut de la compassion... pour les taureaux.
La barbarie nazie était-elle plus répugnante, dans la souffrance atroce et stupide, que cette "culture sanguinaire à l'envi" qui précipite dans la mort, sous les applaudissements, des animaux élevés pour assouvir le sadisme de spectateurs; sadisme aussi terrifiant que celui des fanatiques qui lapident les femmes victimes de la dictature phallocratique.
Une fois n'est pas coutume le blog de ce jour, mardi 7 janvier, va s'intéresser à un pontife, le 30ème successeur de Clément V, qui prit le nom de Pie V.
Pourquoi parler aujourd'hui de cet homme d'église. Comme pour bien de ses contemporains, la règle demeure toujours d'actualité aujourd'hui, la vie de Pie V alterna de l'ombre à la lumière.
C'est donc le 7 janvier 1566, il y a donc 448 ans aujourd'hui, qu'Antonio Michele Ghislieri[ (17 janvier 1504 à Bosco Marengo dans le Piémont - 1er mai 1572 à Rome) devint le 223ème pape, de 1566 à 1572, sous le nom de Pie V (en latin Pius V, en italien Pio V)] et fut le maître de l'église romaine. Celle-ci, faisant litière de l'Inquisition, le canonisa en 1712.
Pour l'ombre. En 1556 Paul IV, son prédécesseur, indirect, le nomma évêque de Sutri et inquisiteur de la foi à Milan et en Lombardie.
En 1557, il reçoit le chapeau de cardinal au titre de Santa Maria sopra Minerva créé à cette occasion et est fait grand inquisiteur en 1558.
Est-il nécessaire de rappeler que cette période d'obscurantisme et de dictature théocratique, cruellement sanguinaire, ne paraît pas être la plus doucereuse de la foi catholique romaine. Amorcés en 1199, sous l'ère d'innocent III, c'est l'Inquisition médiévale, à 1908, fin de l'Inquisition romaine, en passant par la barbarie des Inquisitions espagnole et portugaise, ces siècles d'intolérance qui ont conduit de vie à trépas dans des conditions insupportables tant de milliers de victimes feraient passer les dictatures révolutionnaire et pseudo-marxiste pour de l'amateurisme en matière de violation des consciences et de terrorisme idéologique.
Dès la première année de son pontificat, il posa la première pierre du Palais de l'Inquisition qui remplaça celui que le peuple avait démoli au lendemain de la mort de Paul IV.
Toujours à son débit on trouve dans la dictature pontificale trace des peines qui sanctionnaient la profanation du dimanche et des jours de fête, punissaient le concubinage ou le blasphème.
Pour la lumière. Après 18 jours de conclave Pie V s'installa donc sur le plus haut piédestal de la chrétienté romaine et voulut insuffler quelques règles d'éthique et d'ascétisme se démarquant, ainsi, du tempérament jouisseur de ses prédécesseurs qui, sans vergogne, "roulaient carrosse"; parmi eux Alexandre VI, Jules II, Léon X, et Pie IV. Il entendit entamer le luxe et la dissipation à la cour pontificale et réformer
On peut, tout de même, trouver curieux que son Xème successeur du XXIème siècle ait encore beaucoup à faire dans ce domaine.
C'est surtout sur le côté positif de ce pape que le blog d'aujourd'hui veut s'attarder. Le 1ernovembre 1567, Pie V publie
« Pour Nous donc, considérant que ces spectacles où taureaux et bêtes sauvages sont poursuivis dans l’arène ou sur la place publique sont contraires à la piété et à la charité chrétiennes, et désireux d’abolir ces sanglants et honteux spectacles dignes des démons et non des hommes et d’assurer avec l’aide divine, dans la mesure du possible, le salut des âmes : à tous et à chacun des princes chrétiens, revêtus de n’importe quelle dignité aussi bien ecclésiastique que profane, même impériale ou royale, quels que soient leurs titres ou quelles que soient la communauté ou république auxquelles ils appartiennent, Nous défendons et Nous interdisons, en vertu de la présente constitution à jamais valable, sous peine d’excommunication ou d’anathème encourus ipso facto, de permettre qu’aient lieu dans leurs provinces, cités, terres, châteaux forts et localités, des spectacles de ce genre où l’on donne la chasse à des taureaux et à d’autres bêtes sauvages. Nous interdisons également aux soldats et aux autres personnes de se mesurer, à pied ou à cheval, dans ce genre de spectacle, avec les taureaux et les bêtes sauvages. »
Extrait de De salute Gregis dominici, bulle de Pie V du 1er novembre 1567.
Les humanistes, qu'ils soient théistes ou agnostiques, ne peuvent que trouver cohérent et logique ce concept de refus de la souffrance barbare et inutile infligée à des animaux qui, eux, ne souhaiteraient pas spécialement s'affirmer dans cette bestialité immonde, écœurante, inadmissible, totalement inhumaine qui déshonore les "cultures" qui la soutienne.
Demain "Le bicentenaire de la trahison de Murat". |
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