Une soirée inoubliable.
SIORAC-en-PÉRIGORD
Samedi 23 mars la salle des fêtes a connu une affluence record avec la soirée Ferrat animée par "Les fers à bras".
Depuis plusieurs jours il n'y avait plus une place de libre et les désistements, plus que rares, furent pris d'assaut bien avant l'ouverture.
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Les personnalités n'avaient pas de places préférentielles, elles se mêlaient au public. Photo Pierre Fabre.
J-P Riehl, le maire de Siorac, s'est réjoui du succès avant de donner la parole à Dominique Buisson, pilote de Siorac initiatives, qui présenta succinctement le spectacle. On remarquait dans la salle Brigitte Pistolozzi, maire de St Amand, Claude Sarrut, maire de Grives, Francis Dutard, maire de Meyrals et conseiller général de St Cyprien, Louis Delmon, ancien maire et conseiller général de Sarlat, de nombreux élus municipaux, les responsables associatifs des Aînés ruraux et de l'A.N.A.C.R. Au sein du public il y avait même des personnes venues des départements gascons.
Que d'émotions. Alain Rossi interpréta 25 chansons choisies parmi les plus grands succès de Ferrat. Il invita le public à chanter avec lui quelques refrains d'airs et paroles. La prestation d'Alain Rossi fut, parfois humoristique, et, tout à la fois, il livra, pour Ferrat, un recueil de philosophie, un appel à l'écologie, un cri de révolte face à l'oppression, un message d'amitié pour Brassens, une admiration pour Aragon et Elsa Triolet, une apologie de l'amour et une passion pour son pays et pour la nature.
Un florilège de grands moments musicaux. Ferrat, dans son œuvre, tour à tour fut un poète qui immortalisa l'amour, "Nous dormirons ensemble", "Aimer à perdre la raison", "Que serais sans toi" et "Ma France". Il fut aussi un chanteur rebelle qui sut impulser son idéal progressiste abhorrant l'autoritarisme bourgeois, l'a priori et la censure. Alain Rossi, dans ses commentaires, glissa des mots très justes, eut un mot pour les compositeurs et rédacteurs, du "Temps des cerises" et de "l'Internationale", ce qui l'amena, tout naturellement, à chanter "La Commune", "Pauvres petits c…", "Camarade", "Cuba si", "Complainte de Pablo Néruda", "Potemkine".
Les Fers à bras sur scène. Photo Pierre Fabre.
Ferrat n'a jamais guéri de son enfance. "Nuit et brouillard", réquisitoire contre la barbarie nazie, a valu à Ferrat d'être écarté des écrans de télévision. À Siorac ce pathétique chant sur le devoir de mémoire fut écouté avec une émotion palpable. Alain Rossi le commenta avec le pamphlet du surréaliste Bert Brecht, condisciple d'André Breton et de Paul Eluard, "Le ventre est encore fécond, d'où a surgi la bête immonde".
Le duo Alain Rossi Marie Octobre. Photo J-P Riehl.
Un duo saisissant. Deux mélodies ont ponctué la soirée, plus encore que les autres chansons. Alain Rossi voulait donner une note préférentielle, trois ans après la mort de Ferrat, au pied d'un cadre de l'auteur-compositeur, il chanta "Tu aurais pu vivre". C'est avec "C'est beau la vie", chanson partagée avec Marie Octobre, artiste belvésoise, au répertoire varié, que la salle explosa une première fois.
Il fallait bien finir. Tout le monde l'attendait. De Siorac, blotti dans les creusets de la Nauze et de la Dordogne, au pied des ultimes reliefs du Massif central, à l'opposé d'Antraigues-sur-Volane, monta, avec passion, l'hymne de la ruralité. "La Montagne" n'avait pas à séduire le public, il était conquis, mais elle le souda pour clore cette émouvante soirée.
Cette soirée, portée par Siorac initiatives et la municipalité fut une réussite, sans fausse note, grâce aux Fers à bras mais aussi à toutes les petites mains et technicien du son qui ont maîtrisé là un prodige de logistique.
Pierre Fabre.
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