Une vibrante fête de l'amitié.
PAYS de BELVÈS
Pour beaucoup, Michel, c'est avant tout un enfant du pays. N'allez pas appliquer cette terminologie au "Pays de Belvès" mais plutôt au "Pays des Sangliers". Michel, c'est pour certains, un ancien de l'école communale, puis du collège-lycée, un descendant de cette populaire famille belvésoise qui établit son enracinement sur le socle du castrum enrichi de l'apport capdrotien. Michel, aussi, c'est le frère du regretté Coco qui n'est pas prêt d'être oublié.
Michel Boucherie a tenu, pour son admission au club des septuagénaires, à inviter une kyrielle d'amis. Lors de son intervention au microphone, il a, d'ores et déjà, prévu une réédition pour son passage ultérieur au club des octogénaires ; mais, d'ici là, il compte bien revoir ses amis soit au stade soit ailleurs.
Michel, très jeune, a "expatrié" ses talents vers la couronne bordelaise et, timidement mais sûrement, il a pris place dans le cercle rugbystique béglais. Un des anciens de Bègles me disait hier, avec humour, que par mégarde il s'était assis à sa place et que ses compagnons lui avaient glissé qu'il avait pris un siège réservé.
Michel, dans cette grande métropole, où l'on a la fibre sportive élevée et où l'on ne sait quelle passion est la plus forte, celle "pentadécagonale" du XV ou "l'hendécagonale" qui galvanise les adeptes des Girondins, ne savait pas qu'il serait de la mémorable équipée qui défit le Stade toulousain pour ramener dans la liesse, le bouclier de Brennus dans la cité où le modeste Estay de Franc va mêler ses eaux à la Garonne. Bègles, ce printemps-là, prenait une dimension hexagonale. Cette année 1969, "année érotique" comme le chantaient Serge Gainsbourg et Jane Birkin, année de tous les changements, de toutes les promesses vers un nouveau monde, aspirait à plus de liberté et de démocratie pour tous les peuples du monde. Cette année-là, les Shadocks pompaient, pompaient… Le premier homme marchait sur la lune et le premier vol du Concorde enflammait les adeptes de l'aéronautique. En 1969, juste après le cinglant revers de 1968, certains se prenaient néanmoins à rêver et à espérer, année de musique, année de la jeunesse qui chante la fin du vieux monde et fredonnent des "peace and love" à tous les coins de rue.
Bègles, une "banlieue" quasi-inconnue de la France profonde, est mise en relief par l'exploit sportif de son équipe de rugby. En son sein, un jeune Belvésois de 23 ans fait partie de l'équipée victorieuse : c'est Michel Boucherie.
Bègles, pour cette conjoncture extraordinaire, plongeait tous ses citoyens dans une liesse inédite. Cette journée fut probablement, après sa libération du Camp de concentration de Dachau, la plus mémorable des mandatures ouvrières de son emblématique maire progressiste, figure de proue du syndicalisme ferroviaire, issu de la Résistance, René Duhourguet. Bègles n'était plus le "village urbain" de la périphérie de Bordeaux mais un toponyme que les sportifs de la métropole d'Aquitaine s'apprenaient à prononcer avec respect.
Le rugby, dans une moindre mesure, a fait vaciller la brutalité de l'apartheid.
Michel, c'est surtout un garçon qui tient à ses copains d'avant, ceux qui ont grandi avec lui sur cet éperon calcaire du Périgord et à la multitude de ceux qu'il a fréquentés depuis, dans les points d'ancrage où il a planté ses piquets.
C'est un peu tout cela que Michel a voulu finaliser, ce 7 mai, dans la salle Émilien Lacaze où il fut bien difficile de trouver une petite place à table.
À table.
L'orchestre.
Michel a chaleureusement remercié ses hôtes et s'est attardé sur le collectif des bénévoles qui a réussi un parcours sans faute.
Oui, on est bien au pays des Sangliers.
Ce fut avant tout une fête de l'amitié.
Photos Pierre Fabre.
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Que le lectorat qui a des connaissances rugbystiques, veuille bien m'excuser, mais je n'ai, d'une part, quasiment aucune affinité avec le sport et, d'autre part, je ne connais absolument rien au rugby, si ce n'est que je sais que la balle est étrange et qu'elle n'est pas d'une rotondité parfaite. D'autre part, je crois, sauf erreur, que Zidane n'est pas demi-d'ouverture du Stade toulousain. Pour cette raison, ne connaissant aucune des figures qui s'illustrent, ou se sont illustrées, dans cette discipline je n'en cite aucune.
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