Voter pour soi ! Un manque d'élégance tout à fait légal.
La tradition du vote blanc ;
une belle figure de délicatesse républicaine.
Depuis des lustres une bien vieille tradition, bien antérieure aux fonts républicains, fait que pour ne point sombrer dans le nombrilisme, l'égotisme, l'immodestie ou le grotesque achevé les élus, par dignité, ne votaient pratiquement jamais pour eux-mêmes, notamment lors des élections de maires ou de maires-adjoints. Il a, cependant, toujours été admis, voire préconisé, de voter pour soi-même lorsque le risque sérieux d'inverser la majorité virtuelle pouvait changer la donne.
Cette bien vieille tradition, empreinte de retenue et d'une élégance florentine, semble s'être perdue de vue dans le Val de Nauze. Son renoncement n'est nullement dommageable en lui-même car il ne change absolument rien au cours de l'histoire mais il altère le panache des élus. Par cette humilité élémentaire les édiles concernés se dégageaient, sans le moindre risque, de l'égocentrisme nombriliste.
Les premiers résultats des appareils municipaux, de notre bassin de vie, ont donné des scores de 100 % rivalisant ainsi aux classifications des régimes qui ne recherchent pas particulièrement les critères démocratiques. Il est néanmoins acceptable d'admettre, faute de compétiteurs déclarés, l'unanimité orale consensuelle lors d'un tour de table ; en particulier dans la vie associative. En passant par l'étape du bulletin secret, l'article L. 2122-7 du CGCT prévoit que le maire et les adjoints sont élus au scrutin secret et à la majorité absolue, le synchronisme édifiant, pour le moins, manque d'harmonie et de délicatesse.
C'est, un peu, une portée musicale parfaite sans clé de sol !
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