Daniel Chavaroche nous a conté Merle.
Ces jeunes gens d'hier, Georges Fongauffier et Paul Migniot, ont foulé le sol de la mine.
C'est dans le creuset des vallons d'où partent le Neufond, sous affluent de
Il y eut, d'abord, le repas des mineurs, enfin, plutôt, un repas que les mineurs auraient apprécié. Après le dîner François Muñoz se livra à une séance rétro- projective de la vie minière à Merle.
Daniel, comme d'habitude, tu as été passionnant, émouvant et impressionnant pour nous faire revivre cette population minière avec ses drames, ses rares joies et son authenticité.
Cette soirée devait se terminer par la prestation de Daniel Chavaroche qui imagina, grâce à un impressionnant travail de recherche et à des souvenirs précis de Georges Fongauffier, les récits de plusieurs acteurs de ce bassin minier. Bien des profils furent mis en valeur. En une heure le conteur fit part des mésaventures des paysans qui voyaient, ça et là, leurs parcelles s'effondrer physiquement et dangereusement. La vie à Merle, de nos jours, c'est le calme bucolique quasi-parfait mais, à l'époque minière, il y avait le bruit des machines excavatrices, il y avait, aussi, des brouillards générés par la mine qui, selon les exploitants agricoles locaux, hypothéquaient les noyeraies. Merle c'était aussi, au "Merle Blanc", les jours de repos des mineurs, un lieu festif avec, parfois, des rixes. Daniel sut nous faire revivre ces personnages de diverses nationalités, des Palestiniens, en fait il s'agissait d'une licence métaphorique pour désigner des israélites, souvent bien français, des maghrébins, des républicains espagnols boutés hors de leur péninsule par l'odieuse dictature cléricale de Franco. Daniel remit en scène le tavernier, les adolescents qui entraient bien jeunes dans ces galeries souterraines, les résistants qui se cachaient dans les souterrains et n'ont du leur merci, quand l'occupant pénétra dans la mine, qu'aux cheminées d'aération. Le clin d'œil sur une fillette de mineur fut attendrissant. Autre moment pathétique sa restitution de la tragédie du 30 août 1900, où quatre mineurs perdirent la vie, fut présentée avec une parfaite délicatesse. La vie des malheureux animaux, utilisés comme bête de somme, fut contée avec une pointe d'humour ouvrant le débat des anciens entre les machines, symbolisant la modernité, avec ses failles, et la force pérenne des chevaux. Merle ce fut un lieu de travail pour la main d'œuvre étrangère, certes, mais, aussi, quand le vent de la victoire fit changer le sens de l'histoire de malheureux soldats du Reich, eux aussi victimes de l'histoire, ils furent captifs, au début. Les vicissitudes des temps les ont plongés dans ces collines loin de leur Germanie natale.
Tout cela fut dit, avec une aisance naturelle, et, là, Daniel, une fois encore s'est surpassé pour nous restituer un passé qu'il ne faut pas jeter dans les poubelles de l'histoire.
Merci Daniel pour ton pamphlet contre la xénophobie, pour ta merveilleuse leçon de tolérance, ton humanisme, ta perception du détail et ta brillante prestation. Merci, collégialement à l'A.R.O.E.V.E.N, notamment à mes amis Madeleine Cocagnac, Alain Paulhiac, qu'inconsciemment j'ai précipité, il y a une dizaine d'années, dans un travail de romain, Isabelle Petifils et François Muñoz, pour la mission pédagogique de valorisation de l'histoire qui a bien failli, il y a quelques années, sombrer dans l'oubli. Merci, aussi, à Claudine Le Barbier qui a su motiver le Conseil général dans ce devoir de mémoire d'un bassin minier qui, aujourd'hui, fait partie du Patrimoine, avec un grand P.
Jean Bonnefon, un preux du patrimoine, puisqu'il porte la mission de sauvegarde du Pont du Garrit, s'est beaucoup intéressé à Merle.
Nos amis martiniquais sont venus, de loin, en famille.
Le public de cette animation sera séduit par la verve, à peine permissive dans la présentation historique, de Daniel Chavaroche.
Isabelle Petitfils, dans la bonne humeur, et François Muñoz présentent la soirée contes.
Claudine Le Barbier a toujours soutenu l'A.R.O.E.V.E.N et sa mission pédagogique de sauvegarde du patrimoine minier local. Elle est aux premières loges aux côtés du doyen Georges Fongauffier.
Notre amie Anne Bécheau, correspondante de presse et fine plume historique, avec Pierre Joinel le feuillardier cypriote. Dans une autre vie il fut "Peselo" dans la pièce de Marcel Fournier, "La meitat de pòrc", il a beaucoup apprécié les apartés occitans de Daniel Chavaroche.
Pierre Fabre.
En 2007 j'ai écrit, dans la presse, "Faudra-t-il attendre 107 ans de plus" allusion au devoir de mémoire non effectué pour les quatre mineurs victimes du coup de grisou du 30 août 1900. En 2013 il n'y a toujours, dans cet ancien bassin minier, aucune plaque pour rappeler cette tragédie. Notre devoir de mémoire est toujours embryonnaire pour ces malheureux pourtant, à l'époque, tout le monde y était favorable, mais l'idée demeure, hélas, classée dans la bibliothèque des vœux pieux ! P.F |
A découvrir aussi
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 103 autres membres