Val de Nauze

Interview de Claudine Le Barbier qui ne se présentera pas aux élections départementales. Premières questions.

 

 

 

 

 

 

Cl Le Barbier cg.jpg
 

 

Claudine Le Barbier a officiellement annoncé qu'elle n'entendait pas, en mars prochain, briguer un mandat de conseillère départementale. Rappelons que les conseils départementaux remplaceront les conseils généraux. Le blog, qui entend donner la parole à toutes les sensibilités républicaines qui voudront bien  s'y exprimer, a posé diverses questions, sans la moindre complaisance, à la première conseillère générale de ce canton qui, par la force des choses, désormais, sera l'unique élue belvésoise à avoir forcé les portes du conseil général.

Claudine Le Barbier, qui ne s'est pas dérobée, répondra aux questions suivantes dans les jours suivants.

 

 

1. Claudine Le Barbier vous allez prendre, en deux temps, le chemin de la retraite d'élue. Dites nous comment vous abordez cette situation future, appréhension, crainte, regret, libération  ou autre regard.

 

 

Après 26 années de vie publique, et à presque 63 ans, j’ai souhaité prendre du recul en ne sollicitant pas un nouveau mandat pour ces élections départementales. J’ai occupé différentes fonctions (maire-adjointe, maire, conseillère générale, présidente de communauté de communes et conseillère régionale). Je l’ai fait avec passion et j’ai le sentiment d’avoir donné le meilleur de moi-même pendant toutes ces années.

 

Bien sûr, je me retire avec un pincement au cœur et je sais que cela me manquera. Mais j’ai pris la décision de privilégier ma vie personnelle auprès de ma famille. Je n’envisage cependant pas de rester inactive et je réfléchis aujourd’hui à de nouvelles activités au service des autres.

 

 

2. Vous avez certainement remarqué que votre première élection fut acquise en triangulaire avec une majorité relative, votre première réélection vous plaça légèrement au-dessus de la majorité absolue et, in fine, votre dernière confirmation  vous  plébiscita. Les personnes de votre sensibilité voyaient en vous le rempart pour éviter un plébiscite solférinien ; voire n'excluaient pas une victoire. Avez-vous l'impression d'être un chef de bord qui quitte le navire.

 

Il est vrai que les électeurs m’ont toujours accordé leur confiance et j’en suis touchée et heureuse. Je comprends que certains puissent être déçus par mon retrait mais mes vrais amis et les habitants du canton de Belvès qui savent combien je me suis investie comprennent ma décision.

 

Je ne me suis jamais vécue comme un "chef de bord" et ceux qui critiquent ma décision ne voient que les avantages que ma candidature leur aurait apportés sans tenir compte des autres facteurs qui ont influé sur ma décision. J’ai souffert pendant ce mandat d’un certain isolement du à mon retrait de l’U.M.P et cela n’a pas été de nature à m’encourager à repartir.

 

Par ailleurs, l’agrandissement des cantons va inexorablement creuser le fossé entre le citoyen et l’élu et je n’ai pas envie d’exercer un mandat "technocratique".

 

Enfin, ce  nouveau mode de scrutin impose donc  un binôme homme/femme  Pour affronter Germinal Peiro,  qui a toujours soutenu ce Gouvernement et a voté toutes ces lois mortifères pour le milieu rural, il fallait faire équipe avec un "poids lourd" féru de politique nationale. Jérôme Peyrat aurait pu être celui là mais il a préféré se réserver pour les élections régionales.

 

 

3. Vos deux décennies aux affaires vous laissent-elles le sentiment d'avoir atteint vos objectifs ?

 

 

En tant que maire et présidente de la communauté de communes, j’ai pu réaliser avec les équipes municipales et communautaires des projets concrets (réfection du gymnase du centre de loisirs et de la crèche, de la mairie, création du point public, du stade de football, lancement de la réfection de l’église, etc.)

 

 

Mais le mandat de conseillère générale m’a permis d’accompagner de très nombreux projets dans les communes, les associations, les entreprises et d’être aux côtés des habitants, en particulier des plus en difficulté.

 

Je suis aussi heureuse d’avoir participé à l’évolution de notre hôpital, en particulier à la création du Service de Soins de Suite et de Réadaptation qui est très appréciée et qui a créé des emplois.

 

J’ai également été aux côtés du foyer Le Bercail à Ste Foy-de-Belvès et contribué dans la mesure de mes possibilités à la création du foyer d’accueil médicalisé.

 

Au sein du Conseil d’Administration du Service départemental d’Incendie et de Secours depuis le début de mes mandats, j’ai la fierté d’avoir été aux côtés de nos sapeurs-pompiers dont la mission est essentielle pour la sécurité de nos concitoyens.

 

Enfin, l’un de mes objectifs prioritaires a été de lutter contre la désertification médicale qui nous guettait et à ce titre, je considère que la création de la maison de santé pluridisciplinaire est un succès pour Belvès. Mais je suis impliquée pour le territoire du Périgord Noir dans ce domaine.

 

 

Rien n’a été facile mais tout a été passionnant et quand je me retourne, je suis heureuse d’avoir pu, modestement, améliorer la vie de nos concitoyens.

 

 

4. La vie politique, tant régionale que départementale, donne l'impression aux électeurs de n'être que du "copinage" que cela soit en Aquitaine, en Dordogne ou ailleurs par exemple en PACA, tant dans les Bouches du Rhône, aux mains des héritiers de Gaston Deferre, que dans les Alpes-Maritimes, fief des héritiers des Médecin. Vous avez, probablement, un avis plus nuancé. Le copinage, adversaire de l'équité, est-il une fatalité ?

 

 

Ceux que l’on appelle communément les " politiques" n’ont effectivement pas une bonne image dans l’opinion publique ; je pense que cela est dû en partie au fait que les citoyens ne se sentent pas en phase ave des élus qu’ils disent loin de leurs préoccupations quotidiennes et surtout aux "affaires" qui émaillent régulièrement la vie politique

 

C’est logique mais il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier. La grande majorité des élus sont honnêtes et ont pour pour seule ambition de servir leurs concitoyens. Ceux là se sentent trahis par ceux qui ont sali leur mandat.

 

Pour rappel, ce gouvernement qui se voulait "exemplaire" a dû "démissionner" plusieurs de ses ministres ou hauts fonctionnaires impliqués dans des affaires détestables.

 

 

Même au niveau départemental, certaines pratiques sont contestables et  la gauche a souvent favorisé les siens en les plaçant à des postes stratégiques ou  par des embauches " politiques". Il suffit de regarder le nombre d’agents u Conseil général candidats aux dernières élections municipales ou engagés dans les partis politiques de la majorité.

 

 

Il faut impérativement moraliser la vie politique en exigeant des candidats et des élus des garanties fortes et qu’ils s’engagent publiquement par la signature d’une charte de "bonne conduite".

 

Mais les médias, s’ils sont dans leur rôle en dénonçant les turpitudes de certains, sont aussi destructeurs de la confiance entre les élus et les citoyens en jetant le discrédit sur des personnes dont un tribunal n’a pas encore acté la culpabilité. La présomption d’innocence doit aussi être appliquée aux élus. De plus, je souhaiterais qu’ils mettent plus souvent en avant le travail de fourmi de tous ces élus de terrain, honnêtes et engagés au service de leurs concitoyens.

 

 

5. Vous avez trouvé la méthodologie de l'architecture des départements plus que discutable. Les minorités y seront, probablement, laminées si ce n'est écrasées voire chassées. Vous auriez pu, en vous représentant, vous élever, plus encore, contre cette forfaiture inique des solfériniens qui ne pensent qu'à leurs carrières. Ne craignez-vous pas que vos amis vous le reprochent.

 

 

J’ai effectivement fortement et publiquement désapprouvé la méthode employée pour modifier nos institutions républicaines. Il est indéniable que le découpage des cantons a obéi à des calculs strictement démographiques mais aussi politiques.

 

 

Mais le plus grave est qu'à aucun moment, le citoyen n’ait été consulté, pas plus d’ailleurs que les élus qui sont leurs représentants légitimes. C’est un déni de démocratie. Comment s’étonner que le citoyen dise qu’il ne sent pas concerné par la politique si on ne le consulte pas pour des décisions aussi graves ?

 

Des recours auprès du conseil d’État ont été déposés partout en France et aussi en Dordogne. Aucun n’a abouti. Cela peut être surprenant mais c’est ainsi.

 

J’ai dit en son temps ce que je pensais mais la loi a été votée et je suis avant tout une républicaine qui respecte les lois de son pays.

 



31/01/2015
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 103 autres membres