Interview de Claudine Le Barbier qui ne se présentera pas aux élections départementales. Suite.
Photo d'archives © Arnaud Loth.
Claudine Le Barbier qui ne brigue pas de mandat à l'assemblée départementale répond à une douzaine de questions d'actualité, posées sans la moindre complaisance, sur ce blog.
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6. Le nouveau canton avec ses 47 communes, certes, sera grand. Sa surface de 633.06 km2 représentera, cependant, moins que la commune d'Arles 758.93 km2 et pas même la moitié de la population de celle-ci. Aller vers de grands ensembles c'est peut-être un moyen de coller à certaines dimensions européennes. Dites-nous ce que vous pensez de ces grands secteurs au sein des départements.
Dans
On agrège les populations dans de grandes entités qui deviennent ingérables et on leur donne de plus en plus de poids. La création récente des métropoles, qui vont inéluctablement entrer en concurrence avec les régions, aussi grandes soient-elles, en témoigne.
Mais le milieu rural cumule maintenant les handicaps : il y a de moins en oins d’agriculteurs et ceux qui restent sont en grande difficulté. Ses services publics disparaissent, ses entreprises s’éloignent, ses commerces ferment et les médecins refusent de s’y installer. On laisse s’installer des zones d’économie strictement résidentielle au mépris des atouts que le milieu rural pourrait développer.
Dès lors, on ne peut pas comparer les zones urbaines et les zones rurales car elles n’obéissent pas aux mêmes règles et ne sont pas composées des mêmes populations.
Dans ce contexte, l’agrandissement des cantons n’obéit à aucune logique, aucune nécessité économique ou de gestion (le canton est une unité administrative et représentative). La force du conseiller général en milieu rural était sa proximité avec les citoyens alors qu’en milieu urbain les habitants ne le connaissent même pas.
Ce découpage qui n’est basé que sur des critères artificiels de démographie (et des critères politiques) va favoriser la représentation du milieu urbain. Par exemple, notre canton est composé des 4 anciens cantons de Belvès, Domme, st Cyprien (en partie) et Villefranche-du-Prg. Il y avait 4 conseillers généraux pour représenter leurs populations à l’Assemblée départementale. Il n’y en aura demain plus que 2 alors que le nombre global de conseillers reste inchangé (50).
7. Le chef de l'état, qui, au risque de torturer son extraordinaire modestie, supporterait d'être réélu, avait émis l'idée d'aller vers la suppression des départements. Pensez-vous que son recul ait pour raison celle de sauver ses barons ou celle de ne pas s'attaquer à un colossal chantier de notre grande Révolution.
Je pense que le chef de l’État, quoi qu’il en dise, espère se faire réélire et on voit bien que les réformes proposées dérangent un grand nombre de personnes, notamment dans le sérail politique. Il n’a pas le courage d’aller au bout des réformes pour ne pas affronter les contestataires dont beaucoup comptent parmi ses soutiens (70 % des Départements sont aujourd’hui tenus par
Pour supprimer les départements, il aurait fallu modifier
Pourtant, face aux difficultés, les Français sont manifestement prêts à accepter des changements, pour peu qu’ils soient conduits rationnellement et qu’on leur démontre leur utilité.
Comment peuvent-ils croire à un Gouvernement qui leur dit un jour que les départements sont inutiles et couteux et le lendemain qu’ils sont des maillons indispensables ? Comment leur dire qu’on veut faire des économies alors qu’on maintient le même nombre d’élus dans les assemblées ?
8. Dans notre département -et ailleurs- des personnalités présumées imbattables ont mordu la poussière. Pas moins de cinq ministres ou secrétaire d'état ont subi de cinglant revers en Dordogne. Selon vous les solfériniens pourraient-ils, en mars, avoir quelques échecs imprévisibles.
Une élection n’est jamais gagnée ou perdue d’avance. Le résultat dépend de nombreux facteurs tels que le contexte national, le programme proposé, la personnalité du candidat (et de ses adversaires), sa proximité avec les électeurs... Le poids des partis politiques peut être plus ou moins déterminant selon la taille de la circonscription électorale.
Aujourd’hui les citoyens sont déçus par les résultats obtenus par les politiques et les difficultés qu’ils rencontrent les amènent soit à s’abstenir soit à voter pour les extrêmes.
En Dordogne comme ailleurs, le désarroi des citoyens, leur sentiment d’abandon peut les amener à prendre des positions inattendues et pour cette élection plus encore que pour les élections précédentes, les résultats peuvent être surprenants. L’inquiétude des conseillers généraux sortants était d’ailleurs palpable lors de la récente session du conseil général.
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À suivre.
Les réponses des quatre dernières questions seront publiées ultérieurement.
Demain.
Randonnée pédestre et équestre au Bos rouge. Amicale laïque de Belvès.
Nos gendarmes ont reçu les élus.
Ensuite.
Quelques nouvelles de l'A.N.A.C.R.
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