Val de Nauze

La truffe un peu moins mystérieuse.

 

  

Invitée par l'A.B.C [Association buguoise de la culture] vendredi 19 octobre Sylvie Bois, présidente des trufficulteurs du Périgord noir, devant près de cent personnes, notamment une kyrielle de collègues, est venue parler de ce champignon fascinant et très prisé. Elle a dressé un bilan complet de cette activité et donné plusieurs conseils ou préconisations.

Après son exposé brillantissime elle a bien voulu, pour ce modeste blog, répondre à quelques questions.

 

 

 

  1. Sylvie vous vous êtes lancée à corps perdu dans la "nuciculture" et dans la trufficulture. Cette dernière spécialité est-elle une tradition familiale,

 

Pas particulièrement, puisque la production des truffes s'était perdue sur l'exploitation. Je n'ai donc pas baigné dans ce milieu durant mon enfance.

  1. La trufficulture, manifestement, pourrait occuper beaucoup plus de surface parmi les parcelles collinaires en jachère et donner une impulsion à la ruralité. Selon vous pourquoi cette agronomie reste-t-elle, presque, confidentielle?

 

Je ne la qualifierais pas de confidentielle. Les surfaces plantées augmentent considérablement depuis un peu plus d'une dizaine d'années. En revanche, le côté aléatoire, avec toutes les incertitudes sur le nombre d'années avant entrée en production, sur le faible pourcentage d'arbres producteurs, sur l'espèce récoltée (malgré la mycorhization en truffe du Périgord), et la durée de production sont très certainement les freins à une plus grande expansion des plantations.

  1. En vous imposant dans cette activité, jusqu'alors plutôt masculine, avez-vous voulu démontrer que la féminité doit faire tomber toutes les "citadelles"?

 

Pas du tout. Les hasards de la vie m'ont conduit jusque là.

  1. Pensez-vous que les propriétaires de parcelles virtuellement accessibles à la trufficulture disposent de moyens techniques et d'ouvertures financières pour se lancer dans  cette voie?

 

Pas particulièrement.

  1. La truffe n'est certes pas l'apanage du Périgord ; on la trouve en Quercy, dans les Cévennes, en Provence et même en Chine. Les atouts de la truffe du Périgord sont-ils suffisamment marquants pour mériter un label de supériorité?

 

Comme nous l'avons évoqué, lorsque nous nous sommes rencontrés, l'appellation "truffe du Périgord" est une appellation botanique. Où qu'elle soit produite dans le monde, "Tuber melanosporum" portera le nom de truffe du Périgord lorsque l'on s'exprimera en français.

Par contre, je crois qu'il ya une notion de terroir qui intervient dans la qualité aromatique des truffes. Je ne dirais pas que la truffe produite en Périgord est supérieure à celle produite dans d'autres départements, puisqu'au sein même de notre département des différences existent. Je pense que la nature du sol et les plantes associées à la truffière sont des facteurs déterminants dans les différences d'arômes.

 

Quant à la truffe de Chine "Tuber indicum", il s'agit d'une autre espèce de truffe qui n'a rien de comparable avec la truffe du Périgord.

 


mycorhization  


      nf     (botanique)   modification des racines d'un végétal provoquée par la mycorhize, champignon associé par symbiose à ces racines. 



23/10/2012
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