Val de Nauze

Les calendes grecques... c'est loin !

 

 

 

 

En cette période, expurgée d'une courte campagne électorale présidentielle qui n'a duré "que" cinq ans, alors que l'on perçoit, déjà, les premiers bruissements de la préparation des présidentielles de 2022, l'opinion publique et l'appareil mitterrando-hollandiste présumant une formalité pour 2017, tandis que les timides premiers regards des élections municipales de 2014, si elles sont maintenues dans leur échéance normale, commencent à s'ouvrir je voudrais exhumer de mes archives l'article de ce blog, daté du 28 janvier 2011.

 

 

Cet article, manifestement partial, quand on porte une idée il semble difficile, voire impossible, d'être impartial, voulait, lors de sa rédaction, insuffler l'idée de fusion de Monplaisant et de Sagelat avec pour liens la Nauze, cours d'eau commun, et le village de Fongauffier, site historique, qui en est, d'une certaine manière, le centre de gravité.

 

D'aucuns avaient perçu une préparation personnelle, largement anticipée, aux échéances municipales ultérieures.

N'ayant, jusqu'à ce jour,  jamais réussi dans ce domaine où, au mieux, je n'ai, grâce à mes colistiers, réunit qu'une poignée de suffrages dits d'estime, il paraît totalement absurde, de surcroît dans une France, hélas, monocolore où je ne trouve pas la moindre once de mes repères progressistes, de rêver à un lendemain qui chante ; donc cette hypothèse relève de la pure fantaisie. Par ailleurs je ne me vois pas du tout capable de me positionner, quel que soit le rang, dans un collectif qui travaillerait dans cet esprit.

 

N'étant pas totalement inconscient il paraîtrait curieux que les élus, tant sagelacois que monplaisanais qui, manifestement, sauf erreur grossière d'appréciation, sont attachés à ne point céder la moindre parcelle de leur espace envisagent une fusion pour plusieurs raisons.

Il n'y aurait, dans cet aboutissement, plus qu'un maire, deux à trois maires-adjoints, au lieu de quatre, et un effectif total de quinze élus au lieu de vingt deux. Sans tomber dans la caricature il n'y a pas que les cumulards, avides d'honneurs et de puissance, qui tiennent à leurs mandats et, pour les plus modestes élus municipaux, on peut et on doit admettre que c'est beaucoup plus sain, logique et républicain.  

Un autre obstacle –et de taille- il faudrait convaincre ces élus d'aller vers une fusion ; ce qui, immanquablement porterait sur l'autel du sacrifice quelques uns d'entre eux. Par ailleurs si l'idée d'assemblage porte en elle-même une logique et une cohérence indiscutables on imagine mal comment les résidents proches du collège, ou ceux de Véziat, accepteraient de voir leurs hameaux intégrés dans une commune qui pourrait avoir sa mairie, pivot de la vie communale, ce qui n'empêcherait pas d'avoir une mairie-annexe, à Fongauffier, ou, a contrario, les citoyens de Pétrou imagineraient, bien mal, d'être enchâssés dans une entité qui, éventuellement, pourrait choisir Monplaisant pour siège de la mairie.

 

Les habitants de Vaurez ou de Renardie, s'ils devaient être amenés à se déterminer, par consultation citoyenne, pour un déport, préfèreraient, vraisemblablement, se tourner vers Belvès ou Siorac.

 

Autre obstacle qui n'est pas moindre ; les idées reçues. Pour s'en tirer avec un superbe retournement, il est une sortie imparable. "Ils", les gouvernants et de ce côté là "on" amalgame volontiers la mouvance social-libérale aux conservateurs purs et durs, vont, de toute façon imposer les regroupements...  alors tant il vaut attendre. Attendre quoi… que les "Hollandais" et les "Sarkosystes", lors d'une croisière d'étude sur un yacht affrété par les contribuables, coupes de champagne à la main, élaborent une stratégie commune, faisant litière de la culture de leur ego, ne prenant en compte que l'intérêt général. Cette date est connue de tous c'est pour… les calendes grecques.

 

Nous resterons donc pour une période indéterminée, probablement très longue, avec notre découpage cadastral pervers. Vaurez, le Bas de la Côte et Fongauffier sont et demeureront, pour une période qui dépassera, probablement, l'espérance de vie de nos plus jeunes, dans le particularisme du découpage qui, manifestement, n'est pas l'idéal pour porter des projets cohérents patrimoniaux ou d'environnement.

 

Ne parlons pas de l'économie. Qui se soucie, dans le cercle inviolable de nos édiles de très haut niveau, de la  dette ou du gouffre de la Sécu mais là, comme le disait si bien Petit Lion, c'est une autre histoire !

 

Pierre Fabre.

 

 

 Réédition du blog du 28 janvier 2011.

 

Si vous avez une opinion sur le découpage territorial local vous êtes invités à vous exprimer dans le sondage du jour.

 

 

Les sondages de ce blog n'ont, naturellement, aucune valeur de référence. Tout au plus ils peuvent, éventuellement, donner une toute petite idée de la perception d'une thématique par les internautes qui y répondent.

Ils sont totalement anonymes et personne, y compris le titulaire du blog, ne peut connaître qui a participé et, a fortiori, dans quel sens.

 

 

 

Un bassin de vie singulièrement dessiné.

 

Est-il besoin de situer la complexité du découpage de Monplaisant et de Sagelat,  au niveau du Val de Nauze, notamment sur le village bi-communal de Fongauffier qui, par ailleurs, enchâsse la mairie de Sagelat et, très accessoirement, sur les lieudits du Bas-de-la-Côte de Belvès et de Vaurez, sis au niveau de l'appendice sud monplaisanais, et écartelés entre les communes de Monplaisant et de Belvès !

 

Ce découpage particulièrement pervers, probablement un des plus complexes, Thionville* mis à part, bizarres et aberrants de l'Hexagone,   héritage des limites tracées lors de l'époque de la Révolution, dans un contexte bien différent de celui de nos jours, pourrait être réexaminé si, d'une part, le tiers des électeurs du secteur concerné en manifestait le désir et, d'autre part, si les deux exécutifs municipaux se rangeaient, après consultation de leurs mandants, à l'avis des requérants, pour l'heure, virtuels.

 

L'article L2112.2 du "Code général des collectivités territoriales" prescrit une enquête sur les limites territoriales des communes dès lors que le tiers du corps électoral de la commune, ou d'une portion de commune, le sollicite.

 

 

Les maires, issus des élections municipales de mars 2008, a priori, n'ont pas émis de signaux favorables à l'idée de défaire le statu quo et, manifestement, ne l'ont pas pris en réserve dans leurs axes de stratégie future ce qui, naturellement, est leur droit le plus strict et dans le droit fil de la continuité.

 

Il paraît, en effet, difficilement envisageable, voire incohérent et indécent, pour une équipe qui s'est fait élire il y a moins de trois ans, de travailler sur une configuration remaniée qui pourrait amener, dans l'hypothèse d'une fusion totale, à la réduction du tiers de l'effectif de ses élus, élus qui, à mon humble avis, des deux côtés, n'ont point démérité. 

 

Dans l'hypothèse, purement virtuelle, d'un détachement de la partie "fongauffiéraine" de Monplaisant on peut aisément comprendre que les Monplaisanais des reliefs, majoritaires, n'apprécieraient pas de se voir "amputés" d'un espace vivant dans le creuset du Val de Nauze, qui bien que d'influence sagelacoise avérée, incontournable et indiscutable, constitue un tissu appréciable avec des micro-pôles artisanaux ou commerciaux. A contrario le détachement de la partie Est de Fongauffier, vers Monplaisant, "désorienterait" les Sagelacois qui ont, depuis la Révolution, leur maison commune dans ce village.

 

 

 

On peut, néanmoins, dire, sans ergoter, que, depuis la nuit des temps, les "Fongauffiérains" monplaisanais ont toujours opté pour une "conjonction virtuelle" commode et pratique avec leurs voisins sagelacois, que ce soit pour l'envoi des enfants à l'école, même quand l'école de Monplaisant était opérationnelle, pour le dépôt de leurs ordures au point ad'hoc, pour la promenade, la détente et le loisir dans le parc municipal sagelacois de Fongauffier, pour les animations festives à la salle des fêtes ou, pour le choix de la sépulture de leurs défunts ; ils reposent au cimetière sagelacois. On a même vu bon nombre d'électeurs user, quand ils le pouvaient, des subtilités de l'article L228 du Code électoral pour voter dans la commune voisine où ils ne résident pas.

Les Sagelacois, eux, ont toujours, naturellement, privilégié le petit négoce local monplaisanais par leur fidélité aux prestataires voisins et amis.

 

Ma démarche ne vise nullement à opposer les habitants -et leurs élus- d'une commune contre les résidents -et les représentants- d'une autre. Elle se borne, simplement, à proposer démocratiquement un questionnement, par la voie définie par le Code général des collectivités territoriales, et en affinant par secteurs, demandant si le découpage, aussi insolite et pervers qu'il soit, leur convient et, dans l'hypothèse où ils penseraient qu'un réajustement serait pertinent quelle serait l'amplitude à apporter; détachement(s), fusion…

 

Le petit village de Fongauffier, comptable d'une riche et longue histoire, gagnerait à ce qu'il soit, en totalité, dans la même entité. Parler à plusieurs voix peut être salutaire à la condition sine qua non de retenir en permanence les mêmes priorités ce qui, au présent comme dans le futur, peut être ponctuellement aléatoire. L'effort méritoire des Sagelacois pour la réhabilitation du bourg, jadis abbatial, de Fongauffier, pour d'évidentes raisons parfaitement compréhensibles et admissibles, à ce jour, n'a eu qu'un écho, très secondaire, côté Monplaisant. Le village constitue, néanmoins, un ensemble et sa toute petite "artère" bi-communale devrait en être la vitrine.

 

 

 

Le micro-village de Fongauffier, dont le peuplement remonte à la nuit des temps, probablement au Sauveterrien, période préhistorique du Mésolithique,  prit de l'importance avec la fondation de l'abbaye moniale, érigée vers 1095, qui disparut lors de la Grande Révolution. Lors de sa fonctionnalité abbatiale il avait un tribunal placé sous l'autorité seigneuriale des abbesses qui, à peu de chose près, équivalait à la Justice de Paix républicaine post-révolutionnaire. Sa juridiction s'étendait sur l'espace des paroisses de Sagelat et de Monplaisant.

Le hameau fongauffierain, certes, apparaît bien modeste au piédroit du castrum belvésois. Il demeure toujours le plus important pôle vivant des deux communes qui s'y articulent.

 

 

Sans prendre parti sur  le point de vue citoyen que chacune et chacun peut avoir il parait permis de concevoir plusieurs formulations de raisonnement :

 

  1. Le statu quo. On ne remet pas en cause une architecture aussi ancienne ; l'étrangeté du découpage, de nos jours, paraît admissible et l'adaptation d'un nouveau schéma pourrait créer une cacophonie aussi perverse, voire pire, que le schéma actuel.
  2. Le principe de la limite naturelle de la Nauze, sans exception, paraît être l'architecture à retenir. Dans ce cas la totalité du village de Fongauffier serait dans une entité monplaisanaise, éventuellement, à renommer.
  3. La fusion de Monplaisant et de Sagelat serait la plus pertinente. Il resterait à renommer l'ensemble. La fusion créerait une commune plus conséquente, vigoureuse et dynamique, dotée d'une potentialité plus porteuse et, par ailleurs, serait moins coûteuse aux contribuables… pour peu qu'une saine gestion accompagne cette fusion.
  4. La fusion  serait à retenir comme idée directrice mais avec, toutefois, la permissivité pour certains secteurs proches des communes voisines de Belvès ou de Siorac, sur des bases d'un découpage cohérent et franc, d'être rattachés à ces communes.Cela pourrait concerner Vaurez (hameau "tricéphale") et Tourneguil pour Belvès et la rive gauche du Raunel pour Siorac… si les résidents de ces écarts en exprimaient le désir.
  5. Rattachement à Belvès. La proximité, tant pour les Monplaisanais que pour les Sagelacois, de Belvès peut être de nature à susciter une attraction forte vers le pivot du chef lieu de canton et, en renforçant sa couronne rurale, en l'ouvrant davantage sur sa vallée, à rendre plus énergique ce pôle au sud d'un département qui a besoin de tonicité et de forces vives.

 

Dans l'hypothèse d'une fusion pure et simple il conviendrait de trouver un toponyme unificateur pour l'entité sans privilégier qui que ce soit. La Nauze en étant la mère de cet assemblage, le creuset des coteaux en étant le géniteur, Fongauffier l'atrium et les hameaux, en se renvoyant l'écho harmonieux de leur union, de Fleurat à Pessarni et de Bonarme à Pétrou, en seraient le credo. J'imaginerais assez bien Nauzacen onomastique lieu qui appartient à la Nauze, ou Fongauffier; village qui appartient aux deux communes. Monplaisant, certes, a une excellente sonorité et serait un atout non négligeable en communication et en tourisme…  mais, là, il faudrait le faire admettre aux sagelacois.  

 

Je précise que ma démarche, pour l'heure au stade de la réflexion, serait de rechercher une méthodologie prudente, évitant les heurts et excitabilités, pour observer cet abord de sujétion, avec discernement et pragmatisme, toujours dans l'éventualité d'une collecte citoyenne suffisante pour valider sa recevabilité. L'objectif étant, naturellement, de concourir à une symbiose parfaite pour le Val de Nauze.

 

Très peu suivi lors des échéances précédentes, je tiens à préciser que pour diverses raisons, sans renoncer à mes convictions indéfectibles ni au soutien que je pourrais, éventuellement et discrètement, apporter à des candidatures progressistes, je n'envisage pas de solliciter, à nouveau, les suffrages des électeurs lors des élections municipales prévues en 2014. Par ailleurs profondément respectueux du suffrage universel, comme tout républicain convaincu, je reconnais l'essence démocratique des élus et je n'ai nullement l'intention d'ouvrir un contentieux, notamment avec les maires et maires-adjoints, des deux rives de la Nauze, qui me donnent l'impression d'être des élu(e)s à l'écoute de tous… ce qui, à mon humble sens, constitue un progrès.

 

* L'entité ou, plutôt, les entités de Thionville sont constituées de deux espaces distincts et séparés. L'un est fortement urbain. L'autre, semi-rural, n'est pas rattaché au noyau. De  Thionville, appelé en allemand Diedenhofen et en luxembourgeois Diddenuewen, pour rejoindre la section de Garche, qui n'est pas contigüe au reste de la commune, il faut impérativement traverser l'espace communal de Manom.

 

 

Code général des collectivités territoriales.

 

Article L2112-2.

Créé par Loi 96-142 1996-02-21 jorf 24 février 1996

Les modifications aux limites territoriales des communes et le transfert de leurs chefs-lieux sont décidés après enquête dans les communes intéressées sur le projet lui-même et sur ses conditions.

Le représentant de l'État dans le département prescrit cette enquête lorsqu'il a été saisi d'une demande à cet effet soit par le conseil municipal de l'une des communes, soit par le tiers des électeurs inscrits de la commune ou de la portion de territoire en questionIl peut aussi l'ordonner d'office.

L'enquête n'est pas obligatoire s'il s'agit d'une fusion de communes.

Si la demande concerne le détachement d'une section de commune ou d'une portion du territoire d'une commune pour l'ériger en commune séparée, elle doit, pour être recevable, être confirmée à l'expiration d'un délai d'une année.

Article L2112-3.

Créé par Loi 96-142 1996-02-21 jorf 24 février 1996

Si le projet concerne le détachement d'une section de commune ou d'une portion du territoire d'une commune, soit pour la rattacher à une autre commune, soit pour l'ériger en commune séparée, un arrêté du représentant de l'État dans le département institue, pour cette section ou cette portion de territoire, une commission qui donne son avis sur le projet.

Le nombre des membres de la commission est fixé par cet arrêté.

Les membres de la commission, choisis parmi les personnes éligibles au conseil municipal de la commune, sont élus selon les mêmes règles que les conseillers municipaux des communes de moins de 2 500 habitants.

Sont électeurs, lorsqu'ils sont inscrits sur les listes électorales de la commune, les habitants ayant un domicile réel et fixe sur le territoire de la section ou de la portion de territoire et les propriétaires de biens fonciers sis sur cette section ou portion de territoire.

La commission élit en son sein son président.

 

 

Les limites communales.

Un chef d'œuvre de perversité ! 

 

Les citoyens aiment néanmoins leurs communes.

Nos ancêtres, dans la foulée de la grande Révolution, ont voulu fixer les limites des communes qui, dans la plupart des cas, épousèrent les contours des anciennes paroisses. Ce faisant ils respectaient les usages ancestraux et perpétuaient, sans doute, sans trop de complications les schémas antérieurs.

Depuis cette épopée révolutionnaire bien des choses ont évolué. Des villages ont disparu, d'autres se sont étendus, des voies de communication routières et ferroviaires ont bouleversé les itinéraires multiséculaires, des chantiers modernes ont modifié le décor, l'agriculture s'est transformée, des pôles touristiques sont apparus là où jadis il n'y avait que des paysans ou des pêcheurs et enfin l'exode rural et l'urbanisation ont configuré différemment les sites de chalandise, de loisirs… voire de culte.

 

 

Les limites du XVIIIème siècle, dans bien des cas, ont atteint les lisières de l'obsolescence, voire de l'invraisemblance,  et, parfois, on a du mal à imaginer  les raisons qui ont prévalu il y a un peu plus de deux siècles. Depuis la nuit des temps la situation est évolutive et les agglomérations d'aujourd'hui anéantissent parfois plus d'un millénaire de traces de nos ancêtres.

Les racines demeurent bien vivaces. Prenons l'exemple de Clermont-Ferrand; la métropole d'Auvergne qui supplanta Aurillac. Cette ville moderne est née bien avant la Révolution d'une union imposée par Louis XIII, confirmée sous Louis XV, de deux villes distinctes, Clairmont, l'antique Augustonemetum puis Avernis, et Montferrand, simulant une bastide du XIIème.  Le romancier Jean Anglade se plait dans "Le temps de lancer des pierres" de souligner qu'au XXème siècle l'assemblage imposé n'était pas encore totalement imprégné. Montmartre, annexé par la capitale en 1860, a longtemps boudé, bien plus que Ménilmontant, La Chapelle, Batignollesou St Germain-des-Prés, l'annexion parisienne décidée, pour conserver son embasement villageois au sein de la première cité de France. De temps à autre, ce repérage surgit au gré du commentaire d'un guide ou d'un nostalgique.

Plus proche de nous la prospère Boulazac, aux portes de Périgueux, a mis près de deux siècles pour être parfaitement reconnue et identifiée comme cité à part entière autour de son pivot commercial attractif, de sa zone industrielle vivifiante et, je me plais de le croire, grâce au dynamisme de son équipe municipale emmenée par mon ami Jacques Auzou relayeur de l'homme d'exception que fut Lucien Dutard.

Faut-il demeurer figés ! Tous ceux qui optent pour le figeage refusent la réalité; c'est une évidence. Avancer la théorie que certaines fusions ont été des échecs et remises en cause pour rétablir le schéma ancien,l'exemple dordognais d'Urval qui de 1974 à 1989 fut rattaché au Buisson vient à l'esprit, n'a pas beaucoup de sens car l'immense majorité des fusions a bien fonctionné. Parmi les exemples d'assemblage particulièrement réussis on peut noter Enghien-les-Bains, composé au XIXème, en réunissant des parties des communes limitrophes.

Les centres de gravité évoluent. Beaucoup de lieudits, parfois peu habités lors de la fondation des communes, ont pris de l'importance au point de s'imposer dans leurs entités. Facture, au sud de Bordeaux, domine Biganos, Pompadour, en Limousin, où le Club Méditerranée est implanté, souffle la primauté à Arnac-la-Poste, Le Caoulet relègue Foulayronnes au niveau de l'authenticité administrative. D'autres lieudits, comme Juan-les-Pins, à la faveur de sa station balnéaire, se taille une part importante d'Antibes ou La Plaine St Denis, grâce au site du Stade de France, prend une dimension rivalisant avec la prestigieuse cité dionysienne qui la sertit.

Le Got, village champignon, supplanta dans la vie courante Mazeyrolles à cause de l'activité industrielle florissante du XXème siècle générée par sa connexion ferroviaire.


Des limites naturelles aux bornages "arbitraires". Une limite naturelle, rivière, talweg ou crête est, en principe, toujours reconnue comme ligne séparative. Les résidents de Port-de-Couze, à quelques centaines de mètres de Couze, sur l'autre rive de la Dordogne, trouvent logique d'être lindois. Le cœur de leur localité se trouve néanmoins à trois kilomètres. On a, probablement, plus de mal à imaginer, aux portes de Monpazier, que l'on est à Capdrot ou à Marsalès. Ne parlons pas de Notre-Dame-de-Sanilhac dont le découpage surprend. Cette commune, qui approche Périgueux de très près, a retenu son quartier urbain pour installer sa mairie en la détachant, ainsi, à 8 kilomètres de son bourg initial,

 

 


Le particularisme monplaisano-sagelacois. 

 

Fongauffier un site historique atypique. Les "géomètres" de la Révolution ont réparti les contours de Belvès en reprenant les anciennes paroisses et pour Sagelat et Monplaisant ont retenu comme strie séparative la Nauze, limite naturelle, avec une exception de 150 m, au niveau de Fongauffier, pour laisser le périmètre abbatial fort compliqué à Sagelat. Le particularisme et, probablement, la diplomatie des décideurs ont du avoir leur importance.

Depuis cette époque une rangée de maisons a poussé, côté Monplaisant, et la R.D n° 11, Périgueux-Cahors, classée R.N n° 710 sous la IIIèmeRépublique, Ribérac-Fumel, par la suite et départementalisé le 1erjanvier 1974, a bousculé le décor.

Le village de Fongauffier enchâsse, depuis l'origine, la mairie de Sagelat. Les Monplaisanais des hameaux de Vaurez et du Bas-de-la-Côte de Belvès doivent passer au piédroit de Fongauffier pour se rendre au chef lieu de leur commune distant de 3 à 4,5 Km. Notons que l'on est, certes, très loin de l'originalité arlésienne puisque Hervé Schiavetti, le maire de la plus vaste commune de France, Arles, doit faire 40 Km pour se rendre de l'hôtel de ville à la mairie-annexe de Salin-de-Giraud, un écart qui compte environ 2080 habitants. Les chantres du détachement de Salin-de-Giraud ne réussissent pas, depuis 1904, à se dégager de leur tutelle arlésienne.

Un rendez-vous manqué. Dans les communes rurales les maires sont souvent reconduits. À Monplaisant et à Sagelat cette tradition est plus forte qu'ailleurs. Il n'y a eu, dans ces deux communes, que deux maires [Jean Salanier, 1947/1971, et Paul Salanier 1971/2008, pour Monplaisant, Fernand Garrouty, 1947/1977, et Jean-Louis Peyrus, 1977/2008 pour Sagelat] pour la période d'octobre 1947 à mars 2008.

En 2008 c'était la première fois, depuis la Libération, que les maires sortants ne se représentaient pas. La possibilité d'aller vers une fusion aurait pu être une thématique de réflexion mais ne figura pas au programme des listes qui ont concouru avec succès.

 


Un avenir indécis pour les petites communes. En parlant de refonte des limites communales certains disent qu'il vaut mieux attendre parce que des réformes profondes sont -quelque part- dans les tiroirs ministériels prêtes à sortir. D'aucuns, peu informés des compétences des communautés de communes, avancent que ces structures intercommunales ont rendu caduc et inopportun l'esprit de fusion. La longue histoire des collectivités locales, à bien d'occasions, a interpellé. Le fondateur de la Vème République, lors de son passage dans le département, sauf erreur, avait déjà trouvé qu'il y avait un nombre impressionnant de bien petites communes… La France en comptait, de la plus importante aux plus modestes, environ 38 000 et surplombe les records européens. Cinquante ans après le nombre a, semble-t-il, un peu reculé, de près de deux milliers, mais les possibilités de convergences demeurent encore virtuellement loin d'être atteintes.

Les Monplaisanais et les Sagelacois sauront-ils, voudront-ils ou pourront-ils, un jour, par rationalisme, par bon sens, réunir leurs moyens* pour, comme l'écrivait si justement Victor Hugo dans "Quatre vingt treize" [page 426]Mettre tout en équilibre c'est bien, mettre tout en harmonie c'est mieux. Au-dessus de la balance il y a la lyre.

 

 

* Fusionner deux petites communes de 265 et 348 habitants, en soi, cela dégage, tout de même, à terme, une réduction des coûts de fonctionnement.

 

 

 

Les panneaux ont leurs subtilités.

 

 

 

 

 

 

Il est difficile de faire simple dans un découpage compliqué.

 

 

 

 

 

 

C'est, hélas, archi-faux ce panneau dans son superbe écrin de verdure est implanté sur le sol monplaisanais. Un panneau identique, probablement victime du vandalisme, à l'entrée orientale de Vaurez, sur la R.D n° 52, sur le sol sagelacois a disparu.


 

On peut noter qu'aucun panneau n'est en place à l'entrée du bourg officiel de Sagelat qui se limite, certes, au voisinage de l'église érigée sur le socle d'une villa gallo-romaine. Le repérage devient une problématique pour les personnes qui recherchent ce site ; notamment lors de cérémonies.

 

Le bien modeste bourg de Monplaisant, plus consistant au niveau d'un habitat groupé en progrès, depuis l'installation de la nouvelle équipe municipale, est, enfin, doté de panneaux sur les quatre points des voies communales qui l'abordent.

 

 

Pierre Fabre.

 



03/09/2012
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