Val de Nauze

Michel Carcenac s'indigne de la terminologie "Pays de Belvès".

 

 


 

 

Mich Carcenac.JPG

 

 

Michel Carcenac. Photo Bernard Malhache.

 

 

Belvès se meurt,

             Belvès est mort ………

 

Oui, Belvès se meurt. Depuis des années, nous assistons à l’inexorable agonie des commerces et des industries belvésoises. Les fleurons sur lesquels se reposaient les municipalités successives s’en sont allés, eux aussi, à Sarlat  pour les Impôts, sur les routes du Bugue pour l’Equipement, dans un court-circuit pour l’Electricité.

“Signes des temps, nous n’y pouvons rien,” disaient les bonnes âmes, un peu fatiguées de ne rien faire.

 

Ces derniers jours, ce fut un coup au cœur, un coup que personne n’avait vu venir, un sale coup. Deux réunions s’étaient tenues à la mairie de Belvès, la grande salle était pleine. Le maire avait parlé du rattachement, effectif, avec la commune de Saint-Amand-de-Belvès et de celui, probable, avec Monplaisant et Sagelat. Diverses autres questions avaient été évoquées, créer une zone pour y faire venir des grandes surfaces, Intermarché serait intéressé, a dit le maire. Cette zone serait établie le long de la Nauze, dans un endroit inondable. Pourtant, et nul ne s’en doutait au cours de la réunion, le mal était déjà fait, Belvès était mort et ils  n’ont pas osé nous le dire, ils ont eu peur de la réaction.

 

L’arrêté du préfet était signé, les tractations ne s’étaient pas effectuées en quelques heures et cependant personne n’était au courant dans la population. Les conseillers municipaux étaient-ils dans le secret des dieux ? ils ont gardé le silence, ces cachottiers. Aujourd’hui, les Belvésois découvrent avec stupeur que leur village n’existe plus, qu’ils ne sont plus des Belvésois, mais des PAYSANS DE BELVÈS ! Un courriel de la mairie m’invitant à la cérémonie au Monument aux Morts du 19 mars porte l’adresse :

 

Mairie du Pays de Belvès

Place de la Liberté – Belvès

24170 PAYS DE BELVÈS

 

On a fait vite pour changer tous les documents administratifs, plus vite que pour boucher les trous dans certaines rues ou cimenter des trottoirs dangereux et bien d’autres choses urgentes. A quel prix se montera le changement des panneaux de signalisation ? Il y aura peut-être des subventions, mais les subventions, n’est-ce pas le contribuable qui les supporte ?

Le logo de Belvès a vite été changé lui aussi, le mot Bellovidere sur les tours est devenu « in medias res ». Bellovidere rappelait trop l’antiquité de Belvès.

 

 

Je laisse à chacun d’imaginer ou de découvrir la pagaille et les complications administratives et autres qui vont résulter de cette aberration. Les étrangers chercheront en vain dans les différents annuaires, pour eux, Belvès n’existera pas. Belvès est mort !

 

Belvès existe depuis deux-mille ans environ. Pour mettre ce nom en adjectif, pour lui enlever sa place d’honneur, il n’a fallu que quelques semaines. De quel droit peut-on supprimer ce mot si simple, deux syllabes ? Il n’y avait qu’un seul Belvès en France, il n’en existe plus. (Belvès-de-Castillon n’est pas Belvès).

 

Ce changement s’est effectué, dit-on, pour mieux attirer les petites communes voisines ; c’est leur faire insulte de croire que leur choix se ferait sur un tel motif. Quand Fongalop a été rattaché à Belvès, rien n’a changé, Belvès est resté Belvès. Maintenant, Belvès n’est plus qu’un hameau dans une nouvelle entité, le village se met sur le même rang que Vilotte, Gauthier, Bos, Landrou, Vidal, la Belle Étoile etc. Tout cela peut se discuter, aux réunions où nous étions nombreux, avons-nous été invités à donner notre avis ? Avons-nous été mis au courant de ce qui se tramait ? Non, les Belvésois n’existent plus, nul besoin de demander leur avis. Où donc est la démocratie participative dont on parle tant ?

 

Déclencher un bouleversement d’une telle gravité, irrémédiable, sans demander aux administrés leur opinion, comment appeler cela ? C’est afficher un profond mépris pour les Belvésois, pour les électeurs. Je suis indigné.

 

Les Belvésois n’auraient-ils pas un recours ? Belvès est mort, Belvès ne peut-il être ressuscité ?

 

Belvès le 20 mars 2016

 

Docteur Michel Carcenac

24170 Belvès          

 

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Michel Carcenac.JPG


 

 

Le romancier Michel Carcenac... toujours "sur" la brèche.  Photo Pierre Fabre. 

 

 

Le Docteur Michel Carcenac, personnage "haut en couleur" - aujourd'hui, il est passé de la rédaction d'ordonnances à celle de romans - souhaite faire partager ses passions, notamment celle qu'il a pour la localité de Belvès qu'il aime par dessus tout. Le romancier a laissé échapper, il y a bientôt deux ans, sa fureur, quand il a découvert que Belvès allait être dépossédé de son rang de chef-lieu de canton. Aujourd'hui, il s'indigne sur le toponyme retenu par les édiles pour s'ouvrir aux communes périphériques dans l'objectif de réunir les entités voisines. Pour lui, Belvès c'est... Belvès... un point c'est tout ! Il va même jusqu'à fulminer sur la devise  "In média res" adoptée en son temps, à l'unanimité, avant le raccord  de St Amand à Belvès, après une mise en jachère lors de la mandature de Jean-Pierre Lavialle. 

 

Michel Carcenac, comme tout un chacun, à diverses occasions de son parcours et de ses propos, peut avoir -ou avoir eu- raison ou tort... Existe-t-il une mesure suffisamment précise et fiable pour déterminer qui, dans la longue marche du temps, est dans l'exactitude irrésistible, insurmontable et avérée ! Mesurons, avec beaucoup de circonspection, notre avis avant de dire : il, ou elle, a raison ou tort. Copernic et Galilée avaient, plus que probablement, pour ne pas dire certainement, raison ! L'héliocentrisme de Copernic, admis sans réserve aujourd'hui, a eu bien du mal à triompher et Galilée, bien plus tard, aurait échappé "Et pourtant elle tourne"...

 

  

Personnellement, je ne suis pas franchement favorable à une commune nouvelle qui aurait pour toponyme "Pays de Belvès". Parfaitement conscient que l'architecture des entités a toujours été évolutive, Montmartre, Passy, Auteuil et Batignolles ont été des villages, avant de devenir d'authentiques quartiers parisiens, je pense, néanmoins, que c'est "presque" humilier les villages voisins qui, un jour ou l'autre, rejoindront, par la pression ou par la volonté des élus, une commune nouvelle dont le pivot logique et légitime sera, ou serait, Belvès. J'aurais plus logiquement soutenu Belvès-lez-Hauts-de-Nauze car notre Nauze en est le lien assembleur.

 

Pour la devise "In media res" je sais gré aux édiles belvésois de l'avoir retenue et validée car, à mon humble sens, elle n'avait pas la stupide prétention de placer Belvès au milieu des choses mais, plutôt, elle véhiculait, au second degré, une allégorie de résistance à la finalité d'écraser la ruralité profonde.

 

 

Je me réjouis personnellement de la contribution de Michel Carcenac qui apporte non seulement un point de vue, somme toute très cohérent, mais qui, au-delà, démontre une saine et vigoureuse réactivité citoyenne.

 

 

 

P.F

 

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Dernière minute.

 

Brigitte Pistolozzi vient de m'adresser un courriel, il figure en commentaire, d'atténuation, ou de pondération, de la tribune de Michel Carcenac, tribune qui, par ailleurs, a ému Christian Léothier. Mon intention n'est nullement de provoquer une polémique. Ce blog n'a pas cette finalité mais celle de publier tout texte, sérieux et non diffamatoire, qui lui est proposé. Le Dr Carcenac s'étant parfaitement identifié et n'écrivant pas sous l'aube protectrice d'un pseudonyme, je ne me vois aucun droit de le censurer.

 

Tout le monde -et c'est heureux- n'est pas obligé d'être du même avis.

 

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Demain, Bernard Malhache, par son reportage photographique, guidera les regards sur l'exposition du collège concernant l'épopée de la Résistance. Un travail considérable piloté par Marie-Claire Dardevet. 

 

 

 

 

 



24/03/2016
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