Val de Nauze

Pour qui sonne le glas !

 

Le GOT

 

Ce mardi 26, dans la fraîcheur matinale, sur le parking de l'ancienne gare du Got on trouvait là quelques élus, une conseillère régionaleles futurs ex conseillers généraux de Villefranche-du-Périgord et de Salignac, le directeur d'agriculture et environnement du conseil général, le président d'Interbois Périgord, divers techniciens forestiers et quelques représentants de médias.

 

 

L'étape gotoise de cette journée devait conduire tout le monde sur le chemin du coupe feu sur les hauteurs du bois de Foncave où, là, les Monteilhôtes charmants au demeurant, accueillaient les participants de cette journée forestière à la croisée d'un taillis moribond et d'une pinède en pleine croissance.


 

Le maître de céans, Pierre Monteil, explique qu'il a vu une parcelle boisée passer des chênes, aux pins puis aux châtaigniers.


Les intervenants, là, se sont faits les procureurs, presque virulents,  des feuillus et les chantres du reboisement en résineux. Tous les arguments possibles et imaginables récusant la présence des feuillus ont été formulés et répétés à l'envi. "On" partait en croisade contre ces malheureux  arbres qui ont fait la noblesse du massif forestier, qui favorisent la pousse des cèpes, qui nourrissent les palombes et qui ont alimenté, avec les châtaignes, tant de générations de croquants. Tout argument en faveur des feuillus était fustigé, tourné en dérision et balayé d'un revers de manche, signifiant que l'heure n'était plus à la considération de ces essences mais que, signe des temps, il fallait essentiellement se focaliser sur les résineux sources de rapports financiers. Un intervenant a même insisté pour dire que le robinier est envahissant et que le double langage écologique, les appelant de tous leurs vœux tout en mesurant l'envahissement de cette famille des Fabaceae, avait des limites de cohérence.

 

 

Le robinier, piquant lorsqu'il est encore vulnérable, connaît une croissance rapide. Il dégage d'excellents rendements financiers et, cerise sur le gâteau, il donne de très belles fleurs qui appellent la multiplication des abeilles ; insecte aussi indispensable que menacé par les frelons d'Asie, sans prédateurs en Europe.

 

 

Personne, a contrario, ne s'est avancé sur l'argumentaire catastrophique des résineux. Qui peut bien se soucier de l'hypothèque considérable, à moyen et à long terme, sur l'enrésinement des sols qui ne pourront plus avoir d'autre possibilité que de recevoir d'autres résineux. Qui peut bien se soucier de la dangerosité, au niveau des incendies,, bien plus importante dans les résineux que dans les feuillus, 19/20 août 1949, Cestas 88 victimes mortellement brûlées vives. Qui peut bien se préoccuper du tarissement des sources et des cours d'eau qui ont besoin des manteaux régulateurs des feuillus. Quel insensé pourrait se fourvoyer dans le ridicule grotesque au point de penser que les feuillus apportent beaucoup plus d'oxygène, nécessaire à la vie, que les résineux.  Quel hurluberlu peut avoir l'inconscience de croire et le toupet de soutenir que le massif forestier de feuillus abrite un écosystème fragile et menacé. Qui peut bien se soucier de la grandeur du décor des belles chênaies, chefs d'œuvres d'architecture naturelle. Qui peut bien avoir l'insolence de rappeler le massacre de l'écosystème des Landes, voulu par l'assassin de notre Seconde République et porté par Nicolas-Thomas Brémontier et Jules Chambrelent, au XIXème siècle, à tel point que le climat aquitain en fut bouleversé avec des pics de sécheresses inconnus avant ce gâchis gascon.

 

Pour qui sonnait le glas, ce matin du 26 mars 2013, dans ce lieudit sans clocher du Got  ; plus que probablement, pour les derniers feuillus qui attendent les faveurs de la tronçonneuse.

 

Que dis tu vieille baderne… tu radotes sans cesse. Un coup de plus tu es encore égal à toi même !  

 

 

 

Au second plan on observe quelque reliquat de la vénérable forêt primaire. Au train ou vont les choses ce sera probablement une question des enfants, avant la fin de ce siècle, qui risquent de demander à leurs bisaïeuls "Dis Papy c'était comment quand il n'y avait pas que des arbres de Noël dans la forêt".

 

Pierre Fabre

 

Après cette apologie des résineux et cet encouragement à réduire les feuillus la journée devait se poursuivre avec une escale à Fongalop, où poussent quelques robiniers, et, l'après midi, avec la visite d'une unité de production de granulés à Ste Sabine.

 





26/03/2013
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