Val de Nauze

Un lucide renoncement.

 

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Certains en rêvent, plus de 500 000 de nos concitoyens l'ont obtenue, il y a six ans, certains s'y accrochent et, pour rien au monde, ne voudraient qu'elle leur échappe. Ce n'est, pourtant, qu'une pièce de tissu mais elle honore  les édiles de notre République, de nos villes et de nos villages. Ceux qui en ont la charge devraient, avec retenue, certes, mais avec déférence, la porter avec tout les égards que l'on doit non au tissu, bien sûr, aussi respectable qu'il soit, mais à la symbolique plus que bi-séculaire qu'elle représente.  

 

À quelques semaines du premier tour des élections municipales les bruits, les rumeurs et les interrogations vont bon train.

 

Il n'y a pas grand-chose de changé dans nos petites communes de moins de 1 000 habitants si ce n'est le nombre de sièges qui passe de 9 à 7 pour les plus petites, jusqu'à 99 habitants, et l'obligation d'être candidat pour être éligible. Belvès, certainement, et Siorac, plus que vraisemblablement, voteront avec un régime de proportionnelle, tronquée à l'envi, puisque le législateur, outrageusement, a voulu, finaliser un prodige le plus anti-proportionnel possible dont le seul but est de favoriser la puissance ascendante en écrasant les minorités, voire les anéantissant. Dans les communes de 1 000 habitants et plus on sera donc obligé de voter liste entière si l'on veut que son bulletin soit comptabilisé.

 

 

Quelques personnes m'ont demandé, parfois avec un brin d'humour ironique, si je comptais, une fois encore, me présenter à ces municipales. Une internaute, sous le pseudonyme d'Emilie, a même été plus loin me disant que j'avais toute ma place sur la liste officielle. J'en ai déduit que cette personne ignorait ce que "liste officielle" véhicule et veut dire, avec une cette image "impériale" qui ne laissait qu'une chance plus qu'infime aux républicains et aux progressistes.

Est-il nécessaire que je précise que je n'ai rien contre les  équipes sortantes de Sagelat et de Monplaisant et encore moins contre un, ou plusieurs, personnage(s) de ces hendécagones. 

 

Ite missa est. Après trois échecs cinglants, repoussé sans appel, avec force, je ne vois pas ce que j'irais y faire d'autant plus que cette fois je suis en droit de me demander si j'obtiendrais une seule voix expressive. En démocratie et en République il paraît d'un grotesque achevé, ou narcissique, de voter pour soi-même* alors, pour éviter le ridicule le plus ubuesque d'une candidature ne recueillant pas le moindre suffrage, j'ai sagement refermé le plumier. Je sais bien que le ridicule ne tue pas mais... tout de même !

Ce renoncement ne change absolument rien aux idées que j'ai pu soutenir à savoir  la sauvegarde et le renforcement de l'intérêt général, il devrait toujours écarter l'intérêt particulier. Il faudrait soutenir sans faiblesse notre patrimoine collectif, notamment nos chemins ruraux, nos sources et nos fontaines,  féminiser davantage les équipes municipales rurales et les ouvrir au corps électoral de citoyens éligibles qui n'ont pas la nationalité française, avec une touche symbolique pour les citoyens d'antériorité non européenne ayant choisi notre République et notre entité.

Le thème local de création d'une collectivité transverse réunissant les deux rives de la Nauze, que j'ai toujours  susurré, pour le moins, ne recueille que l'acquiescement seulement tacite, sous-jacent et quasi-unanime "fongauffiérain" mais n'est pas en mesure de mobiliser les électeurs à entrer en action citoyenne pour éradiquer cette configuration perverse, désuète et bien incompréhensible.

Une mission citoyenne ne devrait, en aucun cas, être une profession et, pas davantage, un appoint. Il existe -et il faut le saluer- beaucoup de travaux bénévoles ; notamment chez les conseillers municipaux. 

Toujours à mon humble sens s'il est bon d'avoir un maire à l'écoute, disponible et ouvert, il paraîtrait bien meilleur encore que le conseil municipal ne soit pas un instrument de validation mais une osmose citoyenne où l'enrichissement permanent s'obtient non sur le suivisme, si ce n'est la servilité, mais par le croisement d'idées plurielles émanant de tous ses membres. Toujours admirateur de l'idéal républicain des nos valeureux Montagnards je ne saurais concevoir, dans la vie publique, qu'une seule mandature dans une vie, par essence non reconductible, tant pour favoriser l'émergence de bonnes volontés que l'émulation, la richesse citoyenne du plus grand nombre, l'alternat salutaire, une vivace synergie et éviter le clientélisme, même tacite, et le stupide concours de longévité ; chef d'oeuvre de culture des ego et de mise à l'écart de générations. La moyenne nationale de durée de prérogatives de maire, en France, se situe autour de trois mandatures.  À Sagelat et Monplaisant  c'est environ le double. Sagelat et Monplaisant ont connu trois maires depuis 1947 ; St Pardoux, record cantonal, deux.

 

Les dès sont pipés. Pour terminer -et c'est là mon point de vueje n'ai aucunement la prétention de le faire partager-, je suis franchement défavorable à un scrutin qui n'est pas égalitaire pour tous et qui est seulement une machine à reconduire les sortants. Les dés sont grossièrement pipés. La démocratie compte trois redoutables adversaires implacables ; le clientélisme, l'élitisme et le vote utile. Les conseillers municipaux, souvent engagés "pour faire nombre" ne sont pas élus sur la virtualité de leur créativité mais sur le seul critère de figurer sur la liste qui a le vent en poupe et qui détient la "matrice" municipale et ses corolaires. In fine, partisan irréductible de la représentation proportionnelle intégrale, je ne vois pas la moindre once de républicanisme pluraliste dans le système tel qu'il apparaît aujourd'hui qui, de surcroît, s'étoffe d'une dérive supplémentaire à l'iniquité antérieure.

 

Les électeurs seront donc amenés à valider ce qui, à mon humble sens, est aux antipodes de choisir. Un général, d'un républicanisme atypique, dont le nom présentement m'échappe, disait "Les Français sont des veaux", c'est, certes, peu flatteur pour nos concitoyens mais, hélas, ce n'est pas tout à fait inexact.  

 

 


 

 

On notera que ce vieux principe d'élémentaire décence républicaine, qui veut que l'on ne vote jamais pour soi même, dans des cas extrêmes, admette, quand la situation est particulièrement serrée et indécise, des tolérances circonstancielles.  Les plus importantes furent probablement l'élection, à une toute petite voix de majorité, du conservateur Michel Carlini, en octobre 1947, écartant contre toute éthique, Jean Cristofol, P.C, résistant incarcéré par les nazis, président du conseil municipal de Marseille puis maire de la deuxième ville de France de 1946 à 1947.L'alliance cynique allait de la droite la plus conservatrice à Gaston Deferre qui récupéra six ans plus tard, pour 36 ans, les dividendes de sa forfaiture.

Auguste Champetier de Ribes devint président du Conseil de la République, l'actuel sénat,  le 27 décembre 1946,  au bénéficie de l’âge, car, comme son concurrent communiste Georges Marrane, il obtint 129 voix.

 

Localement le scrutin particulièrement tendu, en mars 1977, à Sagelat, prit date. Au premier abord il  semblait favorable, d'une infime poignée de suffrages, à la liste, taxée, à tort ou à raison, de droite. Il fut néanmoins remporté, au bénéfice de l'âge, pour le siège déterminant, par l'équipe "héritière" de la municipalité "consensuelle" précédente. Cet ultime siège échut à un candidat, pour le moins contestable, au regard de l'article 228 du Code électoral. Il apporta, sur le fil, la victoire à l'appareil municipal. Il n'y eut point de contestation formelle ; peut-être par méconnaissance de ce point particulier du code électoral ! Ce fut dans les annales électorales sagelacoises la seule fausse note. Depuis la Libération les élections municipales sont  acquises sans bruissement ni murmure avec comme seule timide " immixtion " l'élection d'un candidat non-aligné en mars 1971. 

 

 

 

 



27/12/2013
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