Val de Nauze

Une source collinaire fragile.

 

MONPLAISANT 

 

" L'eau est une source d'or liquide incolore qui fera la fortune des pays qui en ont un surplus comme richesse naturelle; mais l'Homme devra à tout prix apprendre à éviter de la gaspiller, de la polluer ou de garder tout pour lui en refusant obstinément d'en exporter à des gens qui n'en ont presque plus et qui risquent de mourir de soif… "

Jacques Caron (Capitaine)

 

Cliquez sur l'image.

 

"La force de l'eau vient de sa source". Proverbe persan.

 


La source du Bloy, propriété privée, discrète à l'envi, sourd, au bord du chemin rural escarpé, sur le flanc collinaire, à 500 mètres à l'ouest de Fongauffier. Au siècle dernier, avant l'adduction d'eau potable, elle appartenait à la famille Avezou qui l'entretenait avec soin. C'était, quasiment, un culte, tant elle était vitale pour les résidents du Bloy. Cette résurgence, fort timide certes, si elle a perdu, de nos jours, un peu du décor rustique, presque féerique, transmis, en son temps, par Hubert Avezou sert vaillamment, au cours des étés, à l'abreuvement du cheptel bovin de l'actuel propriétaire. On est loin des pâtures montagnardes mais le Bloy, grâce à cette source et à ces animaux, signe là une belle image bucolique.  

 

Les sources collinaires, par essence, sont fragiles. Elles disparaissent les unes après les autres sans que personne ne s'en soucie.

Aujourd'hui, grâce, aux extraordinaires travaux de génie civil l'eau potable parvient dans toutes les demeures de l'Hexagone. Il faut être au moins quinquagénaire pour connaître le prix que nos anciens donnaient à l'eau. Le précieux liquide avait il y a quelques décennies, certainement, bien plus de valeur sur les reliefs saint germinois ou carvesois qu'il n'en avait pour les riverains de la Nauze.

Pagnol, avec "L'eau des collines" [œuvre littéraire composée de Jean de Florette et de Manon des Sources] a su, comme tant d'autres chantres de la ruralité paysanne méridionale, mettre en relief la fortune que représente le plus précieux fluide de notre terre.

 

Nos sources collinaires tarissent ; pourquoi ? Cessons de dire qu'il pleut moins qu'avant… Depuis que les mesures de la météorologie nationale existent il y a eu des périodes de pluies excédentaires et des sécheresses terribles. La sécheresse la plus catastrophique fut, certainement, celle de 1949 quand la Loire se franchissait à pied sec à Orléans et quand le Céou ne coula point, à Daglan, pendant un semestre.

 

A contrario notons que nous sommes rapidement bien las des périodes humides. Les prairies en bas du remblai de l'actuelle R.D 703, au niveau du pont sioraco-couxois, côté Le Coux, présentaient souvent, après de fortes pluies, des nappes d'eau de près d'un mètre d'eau et il fallait attendre que le soleil darde fort pour les réduire. Cette année, après un mois de janvier très arrosé, on aperçoit,  ça et là, quelques petites flaques qui disparaîtront dès la première belle semaine ensoleillée. 


 

Si les sources collinaires disparaissent c'est primo, parce qu'elles manquent d'entretien, on ne veille plus, hélas, à la pérennité de leur écoulementle compteur du syndicat pourvoit à nos besoins, et, secundo, le déboisement des feuillus, le pompage dans les puits très profonds et les lacs collinaires affectent la croûte aquifère.

 

 

Pierre Fabre.





09/02/2013
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